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Sur le terrain, l’école apprend

À Lyon, le cours d’escalade est filmé en numérique. À Caen, internet ouvre sur l’histoire. Premiers bilans des enseignants…

Ca tourne ! Tandis que l’?”il de la caméra DV fixe les quinze élèves qui s’acharnent sur le mur d’escalade, les autres, encore essoufflés, regardent sur un portable Macintosh le résultat de leur dernière prestation et celles de leurs petits camarades. “La démonstration est un formidable moyen d’apprentissage, raconte Patrick Boguta, professeur d’éducation physique et sportive (EPS) qui partage son temps entre trois collèges de l’agglomération lyonnaise. Pour les élèves en difficulté, le fait de pouvoir décomposer leurs gestes, grâce au ralenti numérique, leur permet d’apprendre plus rapidement.” Un moyen aussi de “raccrocher” les élèves qui boudent l’EPS. “J’en récupère neuf sur dix avec la vidéo”, se réjouit encore l’enseignant. La vidéo numérique au secours de l’éducation physique, l’initiative de Patrick a séduit le rectorat et ses pairs. Aujourd’hui, près d’une dizaine de professeurs d’EPS à Lyon s’initient sur la “valise numérique” d’Apple.Retour en classe, dans les Landes. Après une année d’expérimentation, le conseil général peut tirer un premier bilan du prêt de 350 portables à des élèves de troisième. “En classe, les élèves sont plus calmes, note Pierre-Louis Gavam, responsable du projet Landes Interactives ( www.landesinteractives.net) pour le Conseil Général. Au lieu de bavarder, ils s’envoient des e-mails, mais dans l’ensemble, ils sont plus responsables, conscients de la valeur de ce qu’ils ont entre les mains.” Si le bilan est globalement positif pour les élèves, il l’est aussi pour les enseignants.

Du neuf en salle des profs

“La plupart ont vite trouvé leurs marques, poursuit le chef de projet. En cours, ils ont beaucoup utilisé le rétroprojecteur, pour enseigner la balistique ou l’évolution cellulaire. Dans la salle des professeurs, cela a créé une ambiance nouvelle. Préparer un cours multimédia prend 5 à 10 fois plus de temps alors les professeurs se partagent le travail et les idées.” En cours, cependant, la vie n’était pas toujours rose. “Il y a bien sûr toujours des élèves dissipés, convient Pierre-Louis Gavam. Lorsqu’ils demandaient aux élèves d’utiliser leurs ordinateurs en cours, les professeurs n’avaient le plus souvent qu’un choix : aller au fond de la classe pour surveiller les écrans. Beaucoup considèrent cela comme un inconvénient, car ils perdent le contact visuel avec leurs élèves.”À Caen, c’est sur le net que se joue une nouvelle façon d’apprendre l’histoire. Direction Anvie-la-Corbeline, village virtuel reconstitué par des enseignants et bénévoles sur le site du CRDP (Centre régional de la documentation pédagogique). “Ici, le rêve a la parole, raconte Jean-François Joureau, responsable éducation chez Apple, admiratif. Les élèves peuvent discuter avec des personnages d’époque.” Des bénévoles jouent ces rôles et leurs réponses sont validées par des enseignants. “Au fil de l’année, une relation privilégiée s’installe entre les élèves et leurs “tuteurs” virtuels, poursuit Jean-François Joureau. La beauté de l’école, c’est aussi ce qu’elle peut enseigner de la vie.”

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Paul Philipon-Dollet