La lutte contre le piratage, on le sait, n’a jamais vraiment été couronnée de succès. Alors plutôt que de manier énergiquement le bâton, ne vaudrait-il pas mieux agiter subtilement la carotte ? Spécialisée dans l’analyse de la contrefaçon audiovisuelle, la société britannique Muso y croit beaucoup. Car au fond, le pirate est non seulement un consommateur comme un autre, mais c’est aussi une cible plus intéressante que la moyenne, car généralement passionnée par le contenu qu’il télécharge illégalement.
Et par ailleurs, c’est un formidable réservoir de croissance potentiel pour les ayants droit. Ainsi, Muso a décompté plus de 130 milliards de visites de sites pirates en 2020 dans le monde. Si l’on pouvait convaincre une partie de ces contrevenants de mettre la main à la poche, c’est serait magnifique.
Or, c’est n’est pas du tout impossible. Muso utilise ses données d’analyse pour créer des segments d’audience que les ayants droit peuvent utiliser pour dérouler des campagnes publicitaires spécifiques pour cette catégorie de consommateurs. Une plate-forme internationale de SVoD aurait ainsi récemment fait appel à ce service dans le cadre d’un lancement dans une nouvelle région. La campagne qui en a résulté aurait été particulièrement performante, avec un taux de transformation du clic (« clic-through-rate ») trois fois supérieur à la moyenne. En fin de compte, ce client a donc réussi à bel et bien transformer des pirates en clients. Malheureusement, Muso ne donne pas de détails sur le nombre de convertis.
L’entreprise souligne toutefois que ces campagnes se font dans les règles de l’art et dans le respect du RGPD. Par ailleurs, il ne serait pas question de publier des annonces sur les sites pirates eux-mêmes. On veut bien récupérer les brebis égarées, mais pas donner à manger au loup.
Source : TorrentFreak
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