Chez Preciplast, sous-traitant automobile, les 126 salariés sont astreints à un jour de chômage technique par semaine. Chez Freudenberg, autre sous-traitant, 440 salariés vont devoir subir quatre semaines de cessation
d’activité entre décembre et janvier. MCA, qui assemble la Kangoo à Maubeuge, supprime 91 postes. Spécialisé dans les cartes et le câblage électroniques, Thealec, en Alsace, supprime 7 de ses 49 emplois. Sur 26 salariés du
transporteur de matériau TMT, à Montauban, 12 vont devoir partir. A Châlons-en-Champagne, le fabricant de colle Henkel ferme son usine : 62 employés sur le carreau. Extrême Décors, près de Valence, licencie tout le monde, soit
35 personnes. Hewlett Packard supprime 580 postes, à Brest, Nantes, Lyon, Tours, Nanterre, Rennes, Toulouse… On pourrait continuer longtemps l’énumération, mais le mieux est encore de se reporter à l’application réalisée par le site
Mediapart avec Google Maps :
une carte de France des
licenciements.Réalisé par Mathieu Magnaudeix, journaliste de Mediapart, le projet remonte à fin octobre. ‘ La carte a été mise en ligne un week-end où ont été annoncés trois ou quatre gros plans sociaux, dont celui de la
Camif [900 personnes licenciées, NDLR], et avec l’idée que ça allait continuer ‘, explique le journaliste.L’Hexagone est ainsi moucheté d’icônes représentant les secteurs d’activité concernés. Lorsqu’on approche la souris de l’une d’entre elles, une fenêtre apparaît indiquant le nom de la société, sa localisation, le nombre d’emplois
touchés et les raisons de la réduction d’effectifs. Un lien renvoie à la source de l’information, généralement un article de presse.
Visualiser la crise
Le site recense aussi bien les licenciements en bonne et due forme que les périodes de cessation d’activité, les phases de congés forcés, qu’il y ait 5 ou 5 000 personnes concernées, à Paris comme dans un village de
300 habitants. ‘ Une boîte qui licencie sept ou huit salariés dans une petite commune, ça peut avoir un effet dramatique ‘ sur l’économie locale, remarque Mathieu Magnaudeix.En fin de compte, le bilan n’est pas gai. La carte permet, pour l’instant, de visualiser près de 180 réductions d’effectifs ou d’activité depuis septembre. Elle n’est pas exhaustive et est constamment mise à jour. Le site se
renseigne auprès des syndicats, mais le journaliste a aussi laissé l’adresse de son mail professionnel sur
son blog de Mediapart pour que les lecteurs puissent lui signaler des suppressions d’emplois non répertoriées.
‘ Il existe plein d’entreprises dont on n’a pas idée, où il n’y a pas de syndicat, sur lesquelles on n’a pas d’information car la hiérarchie est très pyramidale ; cela existe encore. ‘ D’où ce
genre d’appel à témoins, pour compenser.L’ambition de Mediapart de visualiser la crise a semble-t-il fait école. Le site Rue89, à travers sa rubrique économique ‘ Eco89 ‘, propose lui aussi
sa carte de la crise sociale. Le 19 novembre, le site a mis en ligne sa propre application Google Maps recensant suppressions
d’emplois, grèves, fermetures d’usines et mises en veille d’activités. Il fait appel lui aussi aux témoignages des internautes pour l’actualiser.
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