Le président de Tiscali France, Rafi Kouyoumdjian, a réuni vendredi 25 juillet un comité d’entreprise extraordinaire pour présenter aux représentants du personnel un projet de restructuration de l’entreprise. Ce plan social
(officiellement dénommé plan de sauvegarde de l’emploi) est le premier du genre pour Tiscali. Il devrait concerner 162 des 520 postes de la société. Par le passé, d’autres plans sociaux ont affecté des sociétés rachetées par Tiscali (Infonie,
Worldonline?).Le 21 juillet dernier, le groupe signait l’acquisition définitive des activités françaises de Cable&Wireless. Selon Rafi Kouyoumdjian, Tiscali France se trouve aujourd’hui à une nouvelle étape de son développement. Il s’agit
maintenant de préparer la société à la “révolution de l’ADSL”. Tiscali se basera sur les réseaux hérités de Cable&Wireless pour développer son offre ADSL grand public et à destination des
entreprises (VPN IP, virtual provider?).D’un point de vue social, cette “mutation vers le tout ADSL” risque de se payer au prix fort. “Nous avons été surpris par l’ampleur des mesures
annoncées, explique Sylvain Ferreira (secrétaire du comité d’entreprise et délégué syndical CFTC). Nous allons tout faire pour que les gens retrouvent un emploi. Et pour y parvenir, l’accès à la formation sera l’une de nos
priorités. Un certain nombre de salariés ont été engagés au moment des années Internet. Ils n’ont pas connu d’autre expérience professionnelle. Il faudra leur faire comprendre combien les conditions économiques ont changé et que le marché de
l’emploi n’est désormais plus très sûr.”
Les syndicats affichent la plus grande vigilance
En pratique, Tiscali France prévoit d’interrompre ou d’externaliser certains services issus des acquisitions passées (Nomade, Toobo, Monsieur Cinema?). Les activités B-to-C (hors voix) seront regroupées au sein d’un pôle grand
public unique. L’équipe de régie publicitaire sera remaniée, ainsi que les pôles Tiscali Telecom et Tiscali Entreprises. Dans le détail, les implantations marseillaises seraient maintenues, mais les salariés des fonctions commerciales seraient
regroupés au sein du siège social de Tiscali France, à Paris.Du côté syndical, on affiche déjà la plus grande vigilance face à ces futurs mouvements de personnels. Car le passé n’incite pas toujours à la confiance. En février 2003, la CFTC et la CFDT se sont ainsi pourvues devant le tribunal
de grande instance de Paris pour obtenir la requalification en PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) de plusieurs dizaines de départs “transactionnels” intervenus à la fin de l’année 2002. Selon
les syndicats, cette vague de licenciements pour motifs réels et sérieux ne serait quune série de licenciements économiques déguisés.
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