“Supply On est certes une concurrente de Covisint. Mais, que les équipementiers le veuillent ou non, l’automobile est une industrie pilotée par les constructeurs”, assène Lars Olrik, réaffirmant la légitimité de Covisint, la place de marché fondée par Ford, General Motors et Daimler Chrysler, dont il dirige la branche européenne. Sans s’engager de front dans cette rivalité, le PDG de Supply On, Michael Klemm, relève une différence d’orientation : “Covisint est développée par les constructeurs, les équipementiers de rang 1 ne pouvant faire autrement que d’y participer. En revanche, Supply On a été créée par des équipementiers pour des équipementiers.”
Contre-attaque
Ce projet faisait figure de serpent de mer de l’e-business automobile. On savait que des équipementiers allemands, menés par le groupe Robert Bosch, poids lourd du secteur avec 33 milliards d’euros (216,47 milliards de francs) de chiffre d’affaires en 2000, préparaient leur réplique à Covisint. Malgré la fin de la vogue des places de marchés verticales, Supply On a lancé ses premières fonctionnalités en juillet 2001. Un bureau vient d’ouvrir en France, et d’ici à la fin de l’année, un autre ouvrira aux États-Unis.Christophe Malaterre, récemment nommé à la tête de Supply On France, sait combien il est crucial que les utilisateurs soient à l’origine du projet, “pour avoir vainement tenté de créer une place de marché équivalente en indépendant”. Il défend l’idée de spécificité des équipementiers :“Les constructeurs connaissent tous leurs fournisseurs de pièces détachées ou de systèmes complets, et gèrent leurs flux logistiques avec les équipementiers de rang 1 par de lourds EDI [échange de données informatisées, ndlr]. L’enjeu de Covisint tient donc plus du codéveloppement. Par contre, entre équipementiers, les chantiers diffèrent : vingt mille entreprises européennes travaillent pour l’industrie automobile, souvent sur des marchés confinés. Supply On permet de trouver le bon fournisseur, et de faire transiter les informations logistiques par un système léger et abordable de web EDI.”
Près de 5 000 entreprises
Supply On vise une communauté de 5 000 entreprises. Sur les 30 équipementiers européens réalisant plus d’1 milliard d’euros de chiffre d’affaires, 18 sont sous contrat, et 4 autres, en discussion avancée. Pour l’instant, le capital se répartit entre Bosch (36 %), trois équipementiers allemands (Continental, INA et ZF, 18 % chacun) et le partenaire technologique SAP (10 %).En décembre 2000, 10 millions d’euros ont été injectés. Michael Klemm assure disposer de plus du double. Un nouveau tour de table vient de débuter, avec l’entrée de Siemens. Il sera bouclé à la fin du premier trimestre 2002. Et 50 millions d’euros seront investis dans Supply On d’ici à la fin 2003, même si le point mort sera franchi fin 2002, selon Michael Klemm. Et l’idée d’une introduction en Bourse l’intéresserait si les marchés financiers redevenaient favorables.
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