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Sun s’essaie au nouveau métier d’intégrateur de sécurité

La société Sun lance une offre intégrée de sécurité, fruit d’un partenariat multiple et complexe. Certaines entreprises et produits étant inexistants en France, on peut se demander quelle sera la réalité d’une intégration vantée par son auteur.

A l’image de son p.-d.g. Scott McNealy, Sun est une entreprise surprenante. Certes, la sécurité n’est pas quelque chose de nouveau pour la firme de Santa Clara. On connaissait Trusted Solaris, son système d’exploitation Unix maison renforcé, ou encore, Solaris Security Toolkit.Aujourd’hui, l’entreprise se lance dans l’intégration de divers produits de sécurité avec une offre baptisée iForce Perimeter Security Solution, qui comprend huit produits. Elle est le fruit de serveurs matériels Sun et d’un partenariat entre six sociétés. Le nom de l’offre est, en lui-même, surprenant, puisque la notion de périmètre vole en éclats au dire des experts.La valeur ajoutée que souhaite apporter Sun se nomme intégration. Un métier très difficile. Les experts en sécurité sont, en effet, une denrée rare, et les solutions mises au catalogue par Sun requièrent un réel niveau d’expertise.

Difficulté de mise en ?”uvre des honeypots

Prenons le cas de Recourse Technologies, un spécialiste des honeypots et des IDS. Son honeypot ManTrap n’est, à notre connaissance, pas utilisé en France. Et lorsque nous avons traité le sujet au mois de juin dernier, seulement deux acteurs avaient implémenté un honeypot sur la douzaine de firmes spécialisées interrogées – aucun ne disposant d’une expérience concrète avec ManTrap. Un honeypot est mis en ?”uvre quand beaucoup d’autres éléments sont déjà maîtrisés. Cela correspond à un niveau de maturité qui va au-delà de ce qu’on trouve normalement en France. Par ailleurs, si, à terme, Symantec peut fournir l’expertise sur les produits de Recourse, qu’en est-il de ceux de Sanctum ou d’e-Security, quasi absents de l’Hexagone ?De même, les consultants vont, dans la plupart des cas, se retrouver sur des architectures hétérogènes avec les plates-formes existantes (sous Windows, par exemple). Comment Sun s’y prendra-t-il pour tenir compte de cet existant ? Rien, non plus, n’a été annoncé sur l’externalisation de l’administration. Un point qui reste difficile à gérer, notamment pour les PME-PMI, et où l’Europe est en retard sur les États-Unis. Bref, la tâche s’annonce ardue, et correspond à un métier qui n’est pas vraiment le fer de lance du constructeur. D’autant qu’il va supprimer 11 % de ses effectifs, soit environ 3 500 personnes.

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Olivier Ménager