“Même si la croissance fléchit dans le Sud-Ouest, le rythme d’embauche au sein des SSII reste comparable à celui de septembre 2000”, constate Marc Piccardi, responsable de l’Apec (Association pour l’emploi des cadres) de Bordeaux. Est-ce à dire que la croissance est un facteur qui n’influence que partiellement les décisions d’embauche ? Certes non. “La croissance détermine fortement l’emploi, rappelle Bernard Cau, consultant en ressources humaines à Toulouse. Mais les horizons de travail pour les SSII sont d’au moins deux ans. Ce qui signifie que les plans d’embauche décidés en 2000 sont toujours actifs.”Globalement, la santé économique est bonne. Les SSII de l’axe Bordeaux-Toulouse sont dopées par le marché de l’Airbus A380, dont le premier vol est prévu pour la fin 2004. Et les besoins en compétences poussées restent vifs. En particulier dans l’ingénierie réseaux et l’informatique embarquée (civile et militaire). D’ailleurs, les recruteurs n’hésitent pas à franchir les frontières nationales pour débusquer une matière grise jugée trop rare sur le sol français.
La structuration du portefeuille de clients est décisive
Dans l’informatique de gestion, certaines SSII tirent leur épingle du jeu ?” surtout lorsqu’elles s’appuient sur des grands comptes qui ont fait leurs preuves. C’est le cas d’Inforsud Ingénierie, implantée majoritairement à Toulouse, Rodez et Albi. Cette SSII édite des progiciels et assure la tierce maintenance applicative auprès de banques, de compagnies d’assurances et de mutuelles. Le chiffre d’affaires réalisé en 2000 se monte à près de 39 millions d’euros. “Le secteur que nous visons est solide”, confirme son directeur général, Patrick Neyroud. Pour répondre aux besoins prévisionnels, une embauche de cinquante-cinq ingénieurs et autres consultants ?” soit une augmentation de 15 % des effectifs ?” est programmée dans les quatre mois à venir.La structuration du portefeuille de clients semble donc décisive. “Les petites SSII qui occupent des niches sont, par définition, vulnérables aux aléas du secteur touché”, estime Marc Piccardi. Aussi les prestataires de services rattachés au tourisme sont-ils fragilisés. Mais, pour le moment, l’embauche reste stable dans le Sud-Ouest. Un indicateur reste à surveiller, toutefois : le salaire des jeunes diplômés. L’ensemble de la filière locale reconnaît que, en l’espace d’un an, il a pu baisser de 15 %. Signe avant-coureur d’un léger tassement du marché.
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