Pas trop tôt ? Ou un peu tard ? Selon l’Associated Press (AP), l’Icann, l’instance chargée de superviser l’attribution des noms de domaine, regarderait de très près les pratiques commerciales du registre canadien Vox Populi concernant la mise en vente du .sucks. En cause, les différences de traitements imposées aux marques.
Pratiques asymétriques et achats préventifs
Ainsi, un nom de domaine en .sucks « normal » coûtera entre 250 et 300 dollars pour n’importe quelle personne. En revanche, le même gTLD sera facturé jusqu’à 2 500 dollars s’il est associé à une marque. Un premier tarif maximal avait d’ailleurs été fixé à 25 000 dollars, mais n’a jamais été appliqué.
Or, tout comme elles l’ont fait pour les .porn et .adult, les sociétés ont tendance à acheter ces extensions non pas pour les utiliser mais pour éviter que des personnes mal intentionnées ne portent tort à leur marque. C’est donc, comme le craignait il y a plus d’un an un sénateur américain, un business lucratif et une forme d’extorsion qui sont en train de se mettre en place.
Du retard et un manque de vision ?
A en croire AP, l’Icann se serait finalement saisi de la situation et aurait envoyé un courrier à Vox Populi pour tenter de déterminer si ses pratiques débordent le cadre légal. Si c’est le cas, l’Icann pour alors déclarer que le registrar viole son contrat et prendre les mesures nécessaires pour faire cesser ces ventes à double vitesse. L’Internet Corporation for Assigne Names and Numbers serait alors dans son rôle de régulateur. C’est d’ailleurs dans ce cadre que l’institution a demandé à la Commission fédérale du commerce américaine de se pencher sur ce problème
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Cette vision oublierait toutefois qu’en 2000, lorsque l’Icann a lancé la consultation pour la création de ces nouveaux suffixes, les sociétés intéressées ont dû verser 50 000 dollars (environ 57 870 euros) pour voir leurs propositions étudiées.
Pour mémoire, derrière le .sucks (et d’autres moins discutables comme le .union ou .ecology) se cachait à l’origine le Consumer Project of Technology, un groupe de pression piloté par l’ineffable Ralph Nader, qui entendait défendre les droits des consommateurs.
A l’époque, 01net, confiant, écrivait qu’il est « heureusement peu probable » que le .sucks « passe le filtre de l’Icann »… Preuve que parfois, on imagine plus facilement un futur peuplé de voitures volantes que d’extensions de domaine stupides…
A lire aussi :
Louis Pouzin : « L’Europe doit construire une alternative à l’Icann » – 03/07/2015
Source :
Associated Press
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