Décidément, les dossiers télécoms si chers à l’ART (Autorité de régulation des télécommunications) ne se déroulent pas comme l’autorité aurait pu l’espérer. Le dégroupage fait une nouvelle victime qui ne devrait pas passer le mois de juin.L’opérateur Subiteo prévoyait de compter 300 entreprises clientes à ses services dégroupés à la fin de l’année et entre 2 000 et 4 000 entreprises fin 2002. Mais la société ne réalisera pas ses objectifs. “Le DSL est une bonne technologie. On y croit, mais la sphère financière a basculé et il est impossible de se faire financer un projet “, explique, amer, Philippe Coville, PDG de Subiteo.Certes, le fonds d’investissement Incepta semblait prêt à investir dans Subiteo à hauteur de 15 millions d’euros, mais “on avait besoin de 30 millions et Incepta ne voulait pas être le seul “, poursuit Philippe Coville.En attendant une hypothétique manne financière, Subiteo, qui selon ses propres dires n’a plus qu’un mois à vivre, aurait pu faire comme ses concurrents, c’est-à-dire revendre les offres ADSL (Asynchronous Digital Subscriber Line) de France Télécom.Une stratégie que Subiteo trouve inadaptée avec la qualité de service. Pour Philippe Covile, également ex-directeur marketing de Colt Telecom, ” la revente est une erreur car ce modèle ne permet que la fourniture d’un service médiocre “.De son côté, Mangoosta, l’opérateur créé par l’ancien fondateur d’Omnicom, se contente de revendre l’offre ADSL de France Télécom en attendant que la situation se débloque.Seulement voilà, la maxime “le temps c’est de l’argent” prend vraiment tout son sens dans le dossier du dégroupage.Au final, la stratégie de France Télécom est en passe de réussir : résister le plus longtemps possible au dégroupage réel afin d’éreinter et de décourager les concurrents.Le temps passe et l’argent ne rentre pas dans les caisses des opérateurs alternatifs. France Télécom va bientôt pouvoir libérer de la place dans ses locaux à moindre frais. Il n’y aura bientôt plus personne pour s’y installer.Philippe Coville et Subiteo illustrent cette situation. ” Nous savons que nous n’allons pas réussir à lever de l’argent. Soit on trouve un repreneur, soit nous mettons fin simplement aux activités de la société. “ Sans commentaire.
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