La petite tour peu encombrante qui trouve sa place aussi bien à côté de l’écran du PC que de la télévision, la petite machine économique qui répond à tous les besoins de base : voilà un concept qui est tout sauf nouveau. L’idée
s’est concrétisée plusieurs fois, avec plus ou moins de succès, sous la forme de clients légers pour HP, de Mac Mini pour Apple, etc. Avec, à la clef, le résultat que l’on sait : ce genre de produit n’a jamais réellement percé auprès du grand
public. Un échec que l’on pourrait imputer à la puissance relativement modeste des premières moutures ou encore à l’impossibilité de mettre à jour les configurations, sans parler des prix parfois peu intéressants.
A l’heure où les nettops
?” ces tours low cost qui sont à la tour classique ce que les notebooks et autres Eee PC sont aux portables ?” pointent le
bout de leur nez, Dell présente son nouveau concept de mini-PC, le Studio Hybrid. Plus puissant qu’un nettop mais plus compact qu’une vraie tour, cette machine se place en concurrence de
l’Essentio CS 5110 d’Asus, qu’on ne trouve toujours pas dans les magasins. A l’heure où l’informatique s’est emparée du grand public et où,
la bonne puissance moyenne des puces aidant, la plupart des configurations suffisent au quidam lambda, ce concept a-t-il enfin l’opportunité de percer ?
Le design à l’honneur
Il fut un temps où les machines de Dell étaient célèbres pour la médiocrité de leur design. Avec l’avènement des XPS et de la gamme Studio, il faut bien admettre que cette époque est maintenant derrière nous. Ce Studio Hybrid semble en
effet, à l’instar de la réussite esthétique qu’est le XPS One, avoir reçu toute l’attention de Dell pour ce qui est de son aspect extérieur, avec sa coque laquée et son format vertical. La petite machine rappelle un peu les graveurs de DVD
externes tant elle est petite.
Décidément très orienté vers le design, Dell propose même six couleurs de coque différentes en Europe, afin de coller à toutes les ambiances. Aux USA, une coque en bambou est même disponible ?” pour la coquette somme de
80 dollars, tout de même. Un argument aussi marketing et écologique qu’esthétique. Car, si le design et l’encombrement arrivent en bonne place dans le discours de la marque, celle-ci met aussi en avant l’aspect écologique de sa bécane.Un PC vert ?
Non, les cartes mères de cette machine ne sont pas issues d’usines de recyclage de déchets : les efforts de Dell sont centrés sur la consommation et sur le packaging. Pour la consommation, le constructeur annonce un chiffre :
70 % d’énergie consommée en moins par rapport à une tour normale. Un chiffre qui veut tout dire et rien ?” rien surtout : qu’est-ce qu’une tour normale ? Quelle est la consommation réelle mesurée de cette machine en plein
effort ? Voilà les vraies questions auxquelles il aurait fallu répondre…
Pour le reste, si les 75 % de documentation imprimée en moins n’éclairent pas beaucoup plus (combien de pages en moins ?), on apprécie le fait que 95 % des emballages soient issus du recyclage et que le taux de rendement
de l’alimentation soit de 87 %. A l’heure de la prise de conscience des dérèglements environnementaux et des inquiétudes qui en découlent, tandis que fabricants, commerçants et communicants de tous bords diffusent chiffres et statistiques à
tout-va, l’argument environnemental pourrait, peut-être, commencer à jouer un rôle dans la prise de décision d’achat. Et quand bien même cela ne toucherait qu’une minorité des consommateurs, au regard de la pollution engendrée par l’industrie
high-tech, il est bon de constater que l’argument fait son petit bonhomme de chemin dans le monde informatique.
Pour réduire la consommation de sa machine, comme pour son XPS One, Dell l’a bâtie autour de processeurs ?” et sans doute d’une carte mère ?” de portable, qui offrent de nous jours des performances largement
suffisantes. Si le Celeron de la configuration de base devra être évité, les T2390, T5750 et T7250 se révèlent tout à fait performants.
Carte graphique : Dell répète l’erreur du XPS One
Dans sa version de base, le XPS One (un PC dans un écran, comme un iMac) intègre une puce graphique Intel, une X3100. Rebelote dans ce Studio Hybrid, à ceci près qu’il est impossible de changer de carte graphique (le XPS Red embarquait une
carte ATI). C’est très mignon, mais ce genre de puce est insuffisant pour nombre d’applications 3D ?”de simples GeForce 8400 M ou Radeon 3470 M offrent de meilleures performances et des fonctions multimédias (décompression
HD hardware, etc.) bien plus intéressantes, pour un surcoût raisonnable. Détail amusant : tandis que Nvidia et ATI ont lancé leurs dénominations Hybrid (Hybrid Power SLI pour le premier et Hybrid Crossfire pour le second), la machine de Dell
reprend l’appellation sans la technologie. Amusant et dommage.
Pas de Blu-ray en Europe
Avec sa taille de petite PS3 et son port HDMI, ce mini-PC a tout pour être heureux avec la télévision. Hélas pour nous, déjà condamné pour le jeu par la faiblesse de la carte graphique, voici que l’Hybrid Studio est, pour le moment
disqualifié en France pour la lecture HD : l’option lecteur de Blu-ray, disponible chez nos amis états-uniens pour seulement 160 euros, est absente du configurateur Dell. Et, dans le cas où elle reviendrait, carte graphique Intel oblige,
ce serait le processeur qui se chargerait, seul, de la décompression. Cela discrédite de fait la tour comme compagnon multimédia, car, au prix actuel des platines DVD et avec leur compatibilité DivX grandissante, le PC collé à la télé perd de son
intérêt. Ce qui cantonne la machine à une utilisation de desktop standard, fonction que ce type de machine est tout à fait en mesure de remplir pour peu que le jeu n’entre pas en ligne de compte.Ce n’est pas un nettop
Qu’on se le dise, bien que mini, cette tour affiche, pour une configuration convenable, un prix décent, mais pas low cost : notre configuration coûte 624 euros. Dell ne veut pas jouer la carte des produits à
bas coût contre les Asus Ebox et autres
Eee Monitor. Le Studio Hybrid se positionne donc entre ces produits et l’Asus Essentio CS 5110, plus cher, un peu plus gros mais aussi plus
puissant et plus apte à gérer la HD. Le Studio Hybrid veut donc jouer plutôt le rôle de la tour compacte mais bien équipée ?” Firewire, HDMI, DVI et cinq ports USB 2.
Ce faisant, il prend clairement un risque : si les petites machines plaisent pour leur coût modeste ?” une Ebox coûte deux fois moins cher ?”, si l’Essentio contente les fans de films HD et ceux qui veulent jouer
sur leur écran HD, le Studio Hybrid semble reprendre le créneau (pas les performances, le format ni le prix) de machines qui n’ont pas réussi à décoller par le passé, et ce malgré des qualités indéniables. Dell fait donc le pari que le format et le
design seront à même de convaincre les utilisateurs dans le segment intermédiaire. La revanche des mini-PC ou un énième échec ?
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