Un service de streaming musical de plus en France. La plate-forme allemande de diffusion Soundcloud lance ce 10 mai dans l’Hexagone son offre baptisée « Go ». Elle permet notamment de télécharger les chansons sur son smartphone ou sa tablette pour pouvoir les écouter sans connexion. Mais elle donne surtout un coup de vieux à ses concurrents avec un catalogue ahurissant de 125 millions de titres disponibles, quand Apple Music, Spotify ou Deezer en proposent en moyenne 30 millions.
Comment un tel choix est possible ? « Nous avons passé des accords avec les trois majors du disque, Sony, Universal, Warner et les labels indépendants, explique à 01net.com le cofondateur de Soundcloud Eric Wahlforss. Mais en plus de ce catalogue, nous proposons l’ensemble des titres publiés sur la plateforme par les créateurs qui y sont inscrits depuis ses débuts en 2007. »
Le Snapchat de la musique en ligne
Ces titres inédits, démos, remixes ou DJ sets représentent en effet l’ADN de Soundcloud. « Le site est d’abord une communauté où les musiciens publient la musique qu’ils désirent, par exemple entre deux disques officiels. Chaque mois, ce sont 12 millions d’artistes qui partagent ainsi leurs créations avec leurs fans », s’enthousiasme Eric Wahlforss. Nombreux sont les artistes qui possèdent en effet directement leur propre compte, au même titre que les utilisateurs.
Fin 2014, le compositeur culte de musique électronique Aphex Twin avait par exemple publié plus de 200 morceaux inédits, disponibles seulement sur la plate-forme. « L’aspect communautaire de Soundcloud est certainement ce qui nous différencie le plus de nos concurrents, observe le patron. Nous sommes plus proches de l’esprit de Snapchat que des plateformes comme iTunes ».
Pas encore de navigation par album
Concrètement, l’abonné paiera le désormais classique montant de 9,99 euros par mois pour accéder à l’ensemble 125 millions de titres. S’il conserve son compte gratuit, il pourra continuer à utiliser la plateforme, mais seules les 30 premières secondes des morceaux issus des catalogues des labels seront accessibles. Les oeuvres publiées directement par les artistes resteront disponibles, mais de la publicité audio sera diffusée par exemple entre deux chansons. Quant aux artistes, ils pourront choisir la modalité de leur rémunération : soit par la publicité en laissant leur titre en libre accès, soit par l’abonnement en en réservant l’écoute aux abonnés.
Les applications ne changent d’ailleurs pas beaucoup d’interface pour accueillir l’ensemble du nouveau catalogue. Dans les résultats de recherche, par exemple sur le nom d’un artiste, une ligne apparait en haut de page et donne accès aux morceaux officiels. En dessous, une autre ligne propose également la fonctionnalité « Stations » créant une liste de lecture personnalisée à partir du titre en écoute. Une fonctionnalité classique déjà présente sur les plates-formes concurrentes, mais Soundcloud assure que la pertinence sera meilleure grâce aux nombreuses informations données par l’utilisateur (likes, commentaires, etc.) par rapports aux autres services.
En revanche, la navigation par album est étonnamment absente de l’interface : « Nous sommes en train de la développer au fur et à mesure que nous intégrons l’ensemble du catalogue, elle sera disponible dans environ deux semaines », rassure Eric Wahlforss.
Quatrième pays où Soundcloud Go est disponible – après les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Irlande – la France ne sera sûrement pas le dernier : « A terme, nous voulons proposer l’offre dans le monde entier », conclut le cofondateur. La guerre du streaming semble seulement commencer.
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