La NASA est dans une situation compliquée. En prise par les réductions de budgets alloués par l’État fédéral, l’agence spatiale américaine doit passer par de nombreux licenciements, et se concentrer sur la course à la Lune. Son futur administrateur général désigné par Donald Trump avait déjà cherché à gagner le cœur du Congrès en rassurant sur les priorités de la NASA, à savoir de viser la Lune avant de viser Mars. Un moyen de gagner le vote de ceux qui donneront la décision finale sur la nomination du futur patron de l’agence spatiale.
Si le changement de priorité entre la Lune et Mars pouvait contraster avec le discours de Donald Trump lors de son élection, il n’en est rien de ce que Jared Isaacman a discrètement déclaré en réponse à des questions soumises par écrit de la part de la commission sénatoriale du Commerce. Celle-ci vient de publier les réponses du candidat et parmi elles, Jared Isaacman a qualifié de « non optimal » le retrait des programmes scientifiques suite à la baisse des budgets. Une critique directe à Donald Trump et le DOGE (Department of Government Efficiency) d’Elon Musk.
L’indispensable agrément du Congrès pour diriger la NASA
Pourtant, ni le patron de SpaceX ni le président américain ne devraient lui en vouloir. Comme nous l’avons indiqué, Jared Isaacman doit encore obtenir l’aval des sénateurs pour être nommé à la tête de la NASA. Et le Congrès n’a certainement pas apprécié les licenciements au sein de l’agence, notamment de sa scientifique en chef, la climatologue Katherine Calvin. Si les programmes scientifiques sont autant touchés, c’est parce que leur budget alloué en 2026 devrait dans la majorité des branches être réduit de moitié (pour l’astrophysique, l’héliophysique, les sciences de la Terre et les sciences planétaires).
À cela, Jared Isaacman déclarait : « Je n’ai examiné ni participé à aucune discussion officielle, mais une réduction d’environ 50 % du budget scientifique de la NASA ne semble pas être une solution optimale », en réponse à la question de la sénatrice démocrate de Washington Maria Cantwell, qui lui demandait s’il soutenait une telle réduction. Pour préciser son opinion, il allait jusqu’à dire que « si ma nomination est confirmée, je plaiderai en faveur d’un investissement important dans les sciences spatiales – à travers l’astrophysique, les sciences planétaires, les sciences de la Terre, les sciences lunaires et l’héliophysique – et pour obtenir autant de financement que le gouvernement peut raisonnablement allouer ».
Concernant Artemis, le programme lunaire de la NASA, Jared Isaacman déclarait tout de même qu’il croyait en l’innovation et la modernisation des technologies pour que l’agence spatiale puisse mener, en simultané, plusieurs missions de grande ampleur (autrement dit la Lune et Mars). « Historiquement, la NASA a géré simultanément plusieurs programmes complexes – Mercury, Gemini et Apollo – à une époque où les capacités technologiques étaient bien moindres qu’aujourd’hui. […] Plus de six décennies plus tard, grâce aux progrès de l’industrie et de l’innovation, je pense que la première agence spatiale mondiale devrait être capable de mener simultanément plusieurs initiatives majeures », écrivait-il.
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Source : SpaceNews