A l’étude depuis 1999 et présenté il y a un an, Storagetank devrait sortir des cartons d’ici à 2003. Cette architecture de stockage résultera de l’étroite collaboration de la récente division logicielle d’IBM (créée en février dernier) et de Tivoli, sa filiale dédiée aux logiciels d’administration. Rien de plus logique : à y regarder de près, l’ossature de Storagetank ressemble à s’y méprendre à l’un des produits phares de Tivoli, Sanergy, issu du rachat de Mercury Computer Systems par IBM en 1999.Sanergy offre un service de fichiers reposant sur les ressources d’un réseau de stockage (SAN). Ainsi, les serveurs clients connectés au SAN ne connaissant pas la structure de fichiers des disques adressent leurs requêtes à la plate-forme Sanergy. Ce métaserveur, qu’il soit Unix ou Windows, comprend par essence cette structure, puisque les disques du SAN ont été formatés dans son propre système de fichiers ?” en NTFS pour Windows, et en GFS, UFS, QFS ou VxFS pour Unix.Résultat, il ne renvoie aux clients que les adresses des blocs à récupérer. A charge, pour eux, d’assembler les blocs ?” qui transitent sur le SAN, et non sur le réseau local ?” pour obtenir les fichiers. Tivoli est l’un des rares éditeurs, avec Adic, capable de garantir un partage d’espace entre des serveurs Unix et Windows. IBM s’appuiera donc sur Sanergy pour la virtualisation de fichiers.
Storagetank devrait pousser le concept plus loin encore
Et ce par deux nouveaux aspects. Premièrement, il s’agira d’associer au métaserveur des règles d’allocation automatique des espaces en fonction de la nature des fichiers et des applications.” Tivoli, qui dispose déjà d’outils de sauvegarde et d’administration des réseaux de stockage, est en train de développer cette couche de SRM [NDLR : Storage Resource Management, pour gestion des ressources de stockage] pour Storagetank “, précise Michael Zisman, responsable de la division logicielle de stockage. Big Blue disposera donc de toutes les briques logicielles.L’autre pièce maîtresse de Storagetank ?” développée, cette fois-ci, par IBM ?” portera sur un système de fichiers propriétaire ” universel “. Alors que Tivoli s’appuie sur les systèmes de fichiers disponibles sur le marché, le métaserveur utilisera un format propriétaire pour écrire les données sur disque et assurer le partage par plusieurs environnements : Windows, Unix, OS/400, OS/390, etc.IBM adopte donc la même stratégie qu’un Network Appliance dans le domaine du NAS, dont la force repose sur les fonctionnalités avancées de son système de fichiers propriétaires.En marge des innovations technologiques, c’est aussi le positionnement de Tivoli qui est revu. IBM veut faire en sorte que les développements de ce dernier collent plus à son offre matérielle. Car il est arrivé que certaines fonctionnalités logicielles de Tivoli soient, dans un premier temps, disponibles pour les matériels non IBM.La solution : rapatrier en interne certains de ses développements, dont Sanergy. “C’est une éventualité que nous étudions “, concède Michael Zisman. De la sorte, Tivoli pourra continuer davoir une approche ouverte en matière de plates-formes supportées.
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