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Steria fait des promesses à ses employés de l’infogérance

La SSII a développé, sans les syndicats, une charte de principes et d’engagements destinée à accompagner, et à rassurer, le personnel repris à l’occasion d’opérations d’infogérance ou d’externalisation.

Au moins de réputation, SSII et confort social n’ont jamais fait bon ménage. Steria vient pourtant d’adopter une ” charte sociale ” censée, en plus des lois en vigueur, mieux accompagner la reprise du
personnel d’un service informatique dans le cadre d’un contrat d’infogérance.La SSII réalise la moitié de son chiffre d’affaire dans l’infogérance. Un type de contrat délicat à exécuter, dès lors qu’il s’agit de reprendre, non plus seulement les machines du client mais aussi, son équipe informatique. Comme,
récemment, trente personnes d’EADS Telecom et plus de trois cents issues de l’activité infogérance de Experian.L’opération est bordée par le code du travail, à l’article L 122.12. Mais Steria a décidé d’y ajouter cette charte, liste de bonnes intentions en vingt-quatre points consacrés à l’accueil des nouveaux venus, à leur information, à
la communication? Un travail issu d’une enquête interne auprès de deux cents salariés intégrés à la suite d’une reprise d’activité durant les deux dernières années. Principal problème soulevé : la communication orale, au moment du
passage d’une entreprise à l’autre, de la part de la direction de Steria à l’égard de salariés transférés. Plus de 60 % s’en plaignent.

L’intégration des ” nouveaux ” pose problème

“Les gens vivent mal une opération d’externalisation, reconnaît Muriel Neveu, la DRH infogérance pour la France. Il y a une perte de confiance, un sentiment de trahison. Les gens sont déçus
par leur société d’origine. Ils peuvent concevoir de l’amertume envers cette société et du coup, peuvent tout faire pour faire rater l’opération.”
En parallèle, ils vont scruter les engagements du repreneur.“Une opération d’infogérance est en place dans les quatre-vingt dix jours, ajoute la DRH, mais il faut un an pour que tout le monde se sente bien.” Dans ce climat,
une charte sociale est un moyen de rassurer, d’autant qu’il ne s’agit plus d’un engagement au cas par cas.“Si la direction a ressenti le besoin de faire cette charte, c’est qu’il y avait un gros problème à ce niveau-là” estime Hocine Chemlal, délégué CGT. Les syndicats
sont d’autant plus perplexes qu’ils n’ont pas été associés à cette initiative. Reste les engagements pris par la direction : “Ils disent s’engager, mais à quel niveau ? Formellement ? Ils ne peuvent de toute
façon pas aller au-delà de ce quils donnent déjà aux salariés de Steria.”

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Arnaud Devillard