L’occasion était trop belle pour ne pas enfoncer le clou. Hier soir, mercredi 10 octobre, Stéphane Richard, PDG de France Télécom-Orange, a lancé le projet de déploiement « Palaiseau 100 % fibre », en compagnie de deux ministres : Fleur Pellerin, déléguée aux PME et à l’économie numérique ; et François Lamy, délégué en charge de la ville. Parmi les invités figuraient, en plus, le ban et l’arrière-ban de l’Arcep, le préfet de l’Essonne, des journalistes, etc.
Le patron de l’opérateur a donc profité de cette conférence pour militer, une fois de plus, contre l’idée de créer une agence nationale pour coordonner le déploiement de la fibre optique en France. Une controverse dans laquelle Orange est face à Bouygues et SFR, qui prônent mutualisation et péréquation dans les zones moins dense. « Je vois ressurgir le débat sur l’opérateur public mutualisé, opportunément relancé par ceux-là même qui cristallisent les plus grands doutes sur leurs volontés réelles à investir, explique Stéphane Richard. Tous les débats sont légitimes, mais les réalités financières, juridiques et politiques doivent aussi s’imposer à tous ».
Avant d’ajouter : « Remettre en cause des règles, c’est prendre le risque de stopper l’élan constaté aujourd’hui. Ce serait à coup sûr un coup d’arrêt pour le développement du très haut débit en France. Il faut au contraire encourager ceux qui sont prêts à investir et il faut contribuer au renforcement de la filière, composée de nombreux sous-traitants locaux. Ce sera plus utile que de se réunir une nouvelle fois sous le marronnier de l’opérateur Fibre de France. »
Fini la « cacophonie » et le « tâtonnement »
Fleur Pellerin a, de son côté, souligné le besoin d’un certain dirigisme étatique. « Actuellement, notre ministère travaille sur le chiffrage du déploiement du très haut débit afin de répondre aux besoins de financement de ce chantier colossal, explique-t-elle. Le gouvernement sera présent auprès des collectivités pour l’aménagement solidaire de leurs territoires. Nous avons choisi de rompre avec la logique précédente. Cette nouvelle infrastructure peut nous permettre de résoudre la fracture territoriale et sociale. Ce sont les territoires les plus périphériques et les moins bien desservies qui doivent aujourd’hui être notre cible prioritaire. Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault refuse la cacophonie et le tâtonnement qui prévalait jusqu’à présent. Nous assumons un choix industriel clair, celui de la fibre optique, et une méthode, le volontarisme, et même un certain dirigisme. »
Hier, Fleur Pellerin a présenté en Conseil des ministres ses propositions pour la mise en place d’un nouveau plan numérique. Le premier ministre Jean-Marc Ayrault va préciser la feuille de route de la nouvelle politique numérique du gouvernement en février 2013. Celle-ci prévoit, en particulier, l’accès sur l’ensemble du territoire au très haut débit.
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