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La start-up néerlandaise Bird s’exile loin des réglementations européennes

Bird sera-t-il le canari dans la mine européenne ? La startup néerlandaise spécialisée dans le cloud a annoncé qu’elle allait quitter l’Europe en raison d’un environnement réglementaire jugé trop contraignant. Du pain bénit pour l’administration Trump et les géants américains de la tech.

La jeune pousse Message Bird, fondé en 2011 à Amsterdam, est une entreprise qui fournit des solutions cloud sur le marché des communications (messagerie, email et apps vidéo). Devenue Bird tout court, elle a développé une plateforme IA qui automatise les opérations. En concurrence directe avec la société américaine Twilio, cette société est une des plus importantes start-up tech aux Pays-Bas. Et elle a donc décidé de s’expatrier : les opérations de Bird seront assurées dans des hubs un peu partout dans le monde, à New York, Singapour ou encore à Dubaï, a-t-elle annoncé.

L’Europe accusée d’étouffer l’innovation

Dans un billet LinkedIn, le PDG Robert Vis annonce : « Même si nous réduisons nos activités aux Pays-Bas, notre ADN néerlandais reste au cœur de notre vision globale : innovant, direct et résolument tourné vers l’avenir. » De manière beaucoup plus directe, il explique à Reuters que « Nous quittons surtout l’Europe parce qu’elle ne nous offre pas l’environnement nécessaire pour innover à l’ère de l’IA ». Il ajoute : « À nos yeux, les réglementations européennes risquent de freiner l’innovation dans une économie mondiale qui évolue à toute vitesse vers l’IA ».

Le 1er août dernier, l’Union européenne mettait en œuvre l’AI Act, son grand texte sur l’intelligence artificielle et sa régulation. Un règlement critiqué par les États-Unis, il « étoufferait » l’innovation (et freinerait les grandes entreprises US au passage).

Cette annonce est une pierre dans le jardin européen. La nouvelle administration Trump n’a pas manqué de faire la leçon au vieux continent durant le sommet de l’UE à Paris. Bruxelles en a pris bonne note, en mettant de l’eau dans son vin comme l’abandon de la directive sur la responsabilité de l’IA. Évidemment, ça ne suffira pas et le président américain continue d’empiler les menaces en tout genre.

La crainte est évidemment que l’exemple Bird fasse tache d’huile et que d’autres entreprises IA européennes décident à leur tour de quitter le territoire pour voir si l’herbe est plus verte ailleurs. En attendant, la Commission promet de ne rien lâcher et a confirmé des décisions dans les enquêtes concernant Apple et Meta le mois prochain.

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Source : Reuters


Mickaël Bazoge