Aux États-Unis, à la fin du mois de janvier, Apple a discrètement activé un nouveau service, via iOS 18.3. Une mise à jour permettant aux iPhone d’acquérir le support de réseau cellulaire par satellite de Starlink, le fameux opérateur de SpaceX, offrant une offre mondiale d’Internet sans zone d’ombre. Après les abonnements fixes, où les clients doivent commander une antenne pour réceptionner le réseau Internet couvert grâce à plus de 7 000 satellites en orbite, Starlink se lance dans le « Direct-to-Cell », un abonnement mobile où les téléphones capteront directement le réseau par leur propre antenne.
Le service était prévu pour cette année 2025, après de premières expérimentations fin 2024. Starlink commence bel et bien à le déployer, en commençant par les États-Unis, et par son partenaire T-Mobile. D’autres opérateurs étrangers proposeront bientôt le service, alors qu’une liste est d’ores et déjà disponible sur le site de Starlink : Optus en Australie, Rogers au Canada, One NZ en Nouvelle-Zélande, Kiddi au Japon, Salt en Suisse, et enfin Entel au Chili et au Pérou. L’offre de Starlink leur permettra d’accéder au réseau partout, même dans les zones les plus reculées, et au milieu des océans, en complément de la couverture mobile de ces opérateurs.
Comment l’accès mobile à Starlink se déploie-t-il ?
Pour bénéficier de Starlink sur son téléphone, les utilisateurs américains sont invités à s’inscrire sur une liste d’attente. T-Mobile mentionne toujours le service comme étant une bêta, et donc disponible à un nombre limité de clients. Il faudra d’ailleurs que votre téléphone soit compatible, ce qui est désormais le cas sur iOS, mais pas forcément sur Android (seuls quelques appareils sont déjà optimisés, comme le Galaxy S24, Galaxy Z Fold et le Pixel 9). Quant au service, il se cantonne à l’envoi de SMS pour le moment, mais Elon Musk, patron de SpaceX et de sa division Starlink, évoquait sur X que le streaming de musique, de podcast et le téléchargement d’image sera pris en charge.
La lecture vidéo, et donc le streaming vidéo au sens plus général, arrivera plus tard pour les utilisateurs du service Direct-to-Cell de Starlink. Il faut dire que le déploiement doit être progressif, car les utilisateurs viendront puiser dans la bande passante des clients des offres fixes de Starlink, avec ses abonnements résidentiels et en itinérance. Pour améliorer sa connectivité et la force de son réseau, Starlink s’appuie désormais sur une nouvelle génération de satellites. Des avancées qui ont fait le cauchemar d’un certain Globalstar, un service de téléphonie par satellite américain lancé en 1991 et arrivé en France en 2000. En novembre dernier, Apple investissait dans la société sur laquelle elle pariait pour son service de SOS d’urgence par satellite.
En termes de prix Starlink n’est pas clair sur la question, mais T-Mobile aux États-Unis affirme que le service sera gratuit pour ses utilisateurs, pendant la durée de la bêta. « Nous fournirons plus de détails sur le service commercial au lancement », annonçait l’entreprise. Starlink facture ses forfaits résidentiels à partir de 40 euros par mois, mais ce qui coûte le plus cher pour souscrire à un abonnement est avant tout l’achat de l’antenne. Avec un service mobile en complément de la couverture de l’opérateur, Starlink ne devrait donc pas facturer aussi cher ses clients. À voir si les opérateurs mobiles profitent du succès de l’offre pour en profiter et gonfler leurs prix. Pour contenir ces derniers, les opérateurs pourraient choisir de limiter la data par personne.
Quand Starlink sur mobile arrivera-t-il en France ?
La grande question est maintenant de savoir quand le forfait mobile Stalink arrivera en France. Pour y répondre, il faudra se pencher sur deux hypothèses. La première, et la plus probable, et que Starlink annonce un nouveau partenariat avec un ou plusieurs opérateurs français, pour proposer une offre équivalente à celle de T-Mobile aux États-Unis. Starlink travaille déjà avec d’autres entreprises en France, et notamment la Fnac et Darty. Les opérateurs devraient vite se montrer intéressés, même si certains d’entre eux, comme Orange, investissent déjà dans des services Internet par satellites concurrents (NordNet, sur le réseau de satellites Eutelsat). Parmi les grands favoris, il y a Bouygyes Telecom, qui s’ouvrait à Starlink l’année dernière pour son offre pour entreprise.
![Starlink Direct To Cell 2025](https://www.01net.com/app/uploads/2024/08/starlink-direct-to-cell-2025.jpg)
La seconde hypothèse pour voir le service Direct-to-Cell arriver en France est que Starlink propose son propre forfait mobile. Sans passer par un opérateur, comme il le fait pour ses abonnements avec parabole, la division de SpaceX pourrait choisir de devenir son propre opérateur, et pénétrer des marchés comme la France en tant que nouvel acteur. Starlink ne serait jamais totalement indépendant, car il s’appuie sur des infrastructures terrestres d’opérateurs partenaires, mais la société pourrait facturer directement ses clients, sans passer par du B2B. Un moyen pour les clients de s’abonner directement à Starlink. Le seul souci concernerait le réseau cellulaire classique, alors que Starlink ne pourrait proposer qu’Internet.
Entre le 1er janvier et le 5 février, SpaceX a fait décoller 10 fusées dans le but d’installer de nouveaux satellites Starlink. Un investissement massif, qui propulsera le nombre d’engins dans le ciel à bien plus de 7 000. Pour chacun, une durée de vie de quelques années seulement, ce qui impliquera à SpaceX d’alimenter sa constellation pour maintenir son maillage. Il ne serait donc pas étonnant de voir le service chercher à se déployer au plus vite pour être rentable – et donc préférer s’allier avec des opérateurs. La probabilité d’une arrivée de Starlink sur mobile en France dans les deux prochaines années est donc très forte.
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