L’administration Trump est aux petits soins pour les entreprises d’Elon Musk, qui a dépensé 300 millions de dollars pour faire élire son poulain à la Maison Blanche. Donald Trump s’est même mué en ambassadeur de luxe pour Tesla, allant jusqu’à transformer la pelouse de la résidence présidentielle en véritable showroom à ciel ouvert pour le constructeur automobile. C’est maintenant au tour du patron de la FCC, Brendan Carr, de jouer au commercial pour Starlink, autre société d’Elon Musk.
Peste ou choléra ?
Le président du régulateur aux communications demande aux Européens de choisir Starlink pour la connexion à internet par satellite, plutôt que toute autre solution — et notamment chinoise. Les « démocraties occidentales alliées » doivent se concentrer sur le risque à long terme que représente le Parti communiste chinois, assène-t-il au Financial Times. « Si Starlink vous inquiète, attendez de voir la version du Parti communiste chinois, là vous aurez vraiment de quoi vous faire du souci », assure cet inféodé à Trump.
Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, son rapprochement avec la Russie et sa réthorique anti-européenne, les pays du vieux continent suspendent ou carrément annulent des projets avec Starlink, comme en Italie. Les entreprises d’Elon Musk subissent les conséquences des prises de position radicales de l’homme d’affaires, et on le voit aussi chez Tesla même si le constructeur auto a des démons supplémentaires à combattre.
La crainte est qu’Elon Musk décide sur un coup de tête de couper le réseau Starlink en Ukraine, alors qu’il est essentiel dans l’effort de guerre contre l’envahisseur russe. L’Europe cherche des alternatives, mais le défi est colossal et ne se gagnera pas en claquant des doigts. Starlink a placé plus de 7 100 satellites en orbite, dix fois plus que le Français Eutelsat (qui fait payer son accès internet dix fois plus cher). Il y a aussi la constellation Iris2, qui doit être lancée en 2029.
Lire Le Starlink européen est-il viable ? Un seul satellite coûte 200 satellites SpaceX
La Chine a son propre projet d’internet par satellite, Spacesail, qui a lancé 90 satellites et prévoit d’en déployer 15 000 à l’horizon 2030. La méfiance des Européens vis à vis de Starlink pourrait les pousser dans les bras d’un opérateur dangereux pour les intérêts américains. C’est pourquoi Brendan Carr pousse l’Europe à faire un choix : « Si l’Europe développe sa propre constellation de satellites, tant mieux — plus il y en a, mieux c’est. Mais plus largement, je pense que l’Europe est un peu coincée entre les États-Unis et la Chine. Il est peut-être temps de choisir son camp », estime-t-il.
S’il appelle les Européens à dépasser la politique à court terme (sous-entendu : voir au-delà de l’administration Trump et Elon Musk), Carr déplore aussi le « biais » des régulateurs de Bruxelles contre les entreprises technologies américaines. Il accuse la Commission de « protectionnisme » et d’une attitude « anti-américaine ». Si Brendan Carr voulait jouer la carte de l’apaisement après les attaques de l’administration Trump contre l’UE, la partie est perdue.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
Source : FT