Passer au contenu

SSII et DSI établissent leur contrat de mariage

Un an après son annonce, la charte commune du Cigref et du Syntec Informatique vient de voir le jour. Premier pas vers une relation assainie entre prestataires et clients, elle sera complétée, ensuite, avec une version pour les petites
entreprises.

Promesse tenue ! Alors que le Cigref et le Syntec Informatique
sengageaient, en mars 2003, à établir des règles pour clarifier les relations entre sociétés de services et clients, les deux associations présentent aujourd’hui les premiers
résultats de leur collaboration, sous la forme d’une charte en quatre volets : infogérance et TMA, ingénierie et intégration de systèmes, progiciels, conseil en organisation et systèmes d’information. Un cinquième axe, portant sur
l’intervention d’un tiers auditeur médiateur en cas de problèmes et de dérives dans les projets informatiques, a été repoussé par manque de temps, mais devrait faire partie des premiers chantiers du calendrier 2004.Dix items ont servi de base à la réflexion de chaque volet : connaissance des métiers, transparence, impartialité, indépendance d’opinion et d’esprit, qualité, innovation, diffusion de l’information, partage des
connaissances, productivité, et suivi. Des comités composés de membres généralement pour moitié Syntec et Cigref, ont été constitués. Ceux-ci ont ensuite présenté le fruit de leurs travaux aux commissions du Syntec Informatique et du Cigref.‘ Nous n’avons pas réinventé l’eau chaude, indique François Dufaux, président de la fédération Syntec, et chargé de conduire la charte. Simplement, les liens qui unissent un prestataire
et son client sont complexes. Malgré l’existence de contrats, le mécontentement des clients existe tant sur les projets informatiques que sur le retour sur investissement. De plus, si nous avons avec le DSI une grande communauté de vue, son
environnement, qu’il s’agisse des directions générales, des ressources humaines, juridiques, des achats, est de plus en plus impliqué dans les projets, ce qui ne simplifie pas le dialogue. Ces interlocuteurs ont besoin d’être
correctement informés des règles de base. Nous voulions donc rassembler en un seul propos la littérature existante et les travaux de nos commissions de spécialistes pour clarifier les méthodes qui permettent de réaliser les projets dans les règles
de l’art. ‘
Les commissions se sont attachées à définir clairement les droits et obligations des deux parties. Le chapitre consacré à l’infogérance propose ainsi un glossaire complet pour clarifier les diverses réalités que recouvre cette
notion.Pour la partie progiciels, ‘ Nous avons pris en compte d’un côté la problématique du client qui s’engage dans de grandes dépenses lors de la mise en place d’un PGI, de l’autre celui de
l’éditeur qui ne doit pas perdre d’argent à maintenir des solutions devenues obsolètes. Nous avons
signé avec Microsoft un contrat l’obligeant à maintenir au minimum durant cinq ans tous ses logiciels,
précise Francis Aron, vice-président du Cigref.
Pour la partie ingénierie, nous avons listé les questions et les problèmes pouvant survenir. ‘

La charte sera évolutive

Les travaux ne s’arrêtent pas là. ‘ Cette charte n’est, dans sa mouture actuelle, qu’un cadre de réflexion. n’a pas de valeur juridique, et sera par la suite plus précise et plus pragmatique.
Les deux parties, clients et prestataires, pourront s’appuyer sur elle pour travailler de façon optimale. Ainsi, alors que les groupes de réflexion ont dans un premier temps proposé des définitions, des valeurs, leur tâche suivante sera de
produire, courant 2004/2005, de véritables guides de bonnes pratiques ‘,
explique, pour sa part, Francis Aron.Outre ces publications, les deux organismes vont prêcher la bonne parole dans les mois à venir auprès de leurs membres et de leurs clients. Des séminaires d’information seront organisés à cet effet. ‘ Cette partie
pédagogique réunira les acheteurs, juristes, responsables RH de nos clients,
ajoute François Dufaux. Nous présenterons également les projets à nos adhérents lors des assemblées générales du Syntec fin mai et du Cigref, en
septembre. ‘
Au-delà de ces manifestations, les deux organismes ont encore du travail. En effet, si la charte s’adresse aux grandes entreprises, et de ce fait, aux SSII capables de traiter avec elles, il n’en reste pas moins que les
clients PME et leurs prestataires ont, eux aussi, besoin d’une base de travail.Or, François Dufaux reconnaît que l’actuelle version ne sert pas ces interlocuteurs : ‘ C’est pourquoi nous proposerons une version modifiée de la charte, plus adaptée aux réalités de ces petites
entreprises. Mais cela demande l’intervention d’un groupe de travail différent, connaissant bien ces sociétés. Nous disposons au sein du Syntec d’une branche distributeurs informatiques, sur laquelle nous pourrions nous appuyer
pour réaliser ces travaux. Mais tout ceci reste à formaliser. ‘
Enfin, d’autres aspects particulièrement d’actualité, tel l’offshore, feront l’objet de travaux ultérieurs. ‘ Cette partie n’a été que peu abordée jusqu’ici. Encore jeune, elle
nécessite des études plus approfondies pour déterminer un cadre de travail cohérent ‘,
note Francis Aron.Si elle ne met pas fin aux possibles conflits entre SSII et clients, cette charte est toutefois un premier pas concret vers l’amélioration des rapports. Elle se veut une façon de faire la lumière sur des prestations et tarifs, il
est vrai, parfois ambigus.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Juliette Fauchet et Olivier Waché