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SQL Server 2005 se renforce pour rattraper Oracle

Microsoft sort la nouvelle version de son SGBDR. XML en standard, décisionnel renforcé et .NET intégré sont au programme.

La dernière version de la base de données relationnelle de Microsoft est enfin disponible. Annoncée en fanfare à San Francisco par Steve Ballmer, SQL Server 2005 doit faire oublier la lenteur de son développement. Éternel troisième,
avec 20,9 % de parts de marché, selon le Gartner Group, derrière IBM (36,8 %) et Oracle (27,4 %), Microsoft entend rattraper son retard.Comme Oracle8i et sa JVM, SQL Server 2005 intègre maintenant la plate-forme .NET dans son noyau. Si le langage traditionnel de Microsoft, Transac SQL, est toujours là, il est complété par le
CLR
(Common Language Runtime), la machine virtuelle de .NET, capable d’exécuter des procédures stockées mal prises en compte par TSQL, telles les fonctions
financières, facilement programmables en C# ou en Visual Basic 2006.‘ L’intégration du CLR est une des raisons du retard pris par cette nouvelle version, explique Alain Le Hégarat, responsable marketing & ventes, division développeur & plate-forme
d’entreprise. Lorsqu’une application plante, il est toujours possible de la redémarrer. Il n’en va pas de même pour une base de données. Les ingénieurs affectés à la plate-forme .NET ont dû soigner la fiabilité de leur
logiciel. ‘
Avec le CLR, SQL Server 2005 est accessible sous la forme de services web et peut donc s’insérer dans une architecture applicative hétérogène.Autre atout, la base inaugure une gestion en standard des fichiers XML comme le faisait déjà Oracle9i version 2… il y a trois ans. Elle dispose pour cela d’un nouveau type de données qui lui permet d’accueillir dans
ses colonnes des fichiers ou des schémas XML et d’en indexer la moindre expression.Le langage Transac SQL a été modifié pour prendre en compte ces nouveaux types d’informations, mais SQL Server intègre aussi les langages de requêtes XPath ou
XQuery, ce qui en fait sur ce point l’égale d’Oracle9i. Manque toutefois à l’appel le dispositif de réplication (mirroring) qui ne sera
disponible qu’avec le Service Pack 1.

Des fonctions décisionnelles améliorées

SQL Server prend une longueur d’avance sur ses concurrents dans l’informatique décisionnelle, un domaine où Oracle et IBM n’ont jamais réussi à s’imposer. Son moteur décisionnel s’enrichit d’un
outil d’ETL
(Extract Transform and Load). Microsoft a pour cela profondément remanié son ancien DTS, devenu SQL Server Integration Services (SSIS) :
‘ Nous avons obtenu des gains de performances de 600 % ‘, souligne Renaud Marcadet, responsable marketing de la division serveurs de Microsoft France.L’arsenal décisionnel de SQL Server inclut aussi un mécanisme de nettoyage des données ainsi qu’un système d’alerte. Celui-ci prévient de toute mise à jour dans la base afin de rafraîchir le cube décisionnel déjà
construit.L’ensemble de la chaîne décisionnelle est couvert avec le Report Builder, un générateur de rapports complémentaire, conçu pour les non-spécialistes. Côté prix, la version Enterprise, dotée de tous les mécanismes décisionnels est
disponible à 20 757 ? par processeur. Microsoft a prévu une version Express, disponible gratuitement, mais limitée à 4 Go de données. Une idée qui a inspiré Oracle avec sa nouvelle Database XE (Express Edition), gratuite et
limitée, elle aussi, à 4 Go.

Visual Studio remodelé

L’IDE Visual Studio 2005 fait aussi peau neuve. Intégration du framework .NET dans SQL Server oblige, il devient l’outil de programmation par défaut de la nouvelle base. Il sert à développer non
seulement les procédures stockées ou les déclencheurs (triggers) en C# ou Visual Basic 2006, mais aussi les règles de transformation et les échanges de données passant par l’ETL SSIS.L’IDE inaugure la version 2 du framework .NET. Compatible avec les architectures 64 bits, .NET 2 simplifie le développement d’applications web, avec une nouvelle version d’ASP.NET. Visual Studio .NET emploie
pour cela des composants d’un haut niveau d’abstraction, supprimant, selon Microsoft, l’écriture de 70 % de code.Grande nouveauté, Team Foundation Server, reposant sur SQL Server, sert à gérer le déroulement d’un projet de développement. La base accueille aussi bien les spécifications de la future application que les diverses versions du
code et les tâches attribuées à chaque développeur.Team System, la partie cliente du logiciel, est déclinée en plusieurs versions : l’architecte y définit les tâches à effectuer, le chef de projet les assigne à ses collaborateurs, tandis que le développeur y enregistre le
code développé avec Visual Studio .NET. Dernière innovation, la méthode de modélisation DSL (Domain Specific Language), concurrente d’UML. ‘ Nous avons conçu un procédé qui repose sur un
métalangage,
explique Alain Le Hégarat. Nul besoin de s’adapter à un langage méthodologique particulier. DSL produit des diagrammes qui sont ensuite transformés en classes .NET.

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Olivier Bibard