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Spotify défend son modèle face à la polémique lancée par Taylor Swift

La chanteuse accuse le site de se faire de l’argent sur le dos des artistes. « Faux ! » répond Spotify qui lui aurait reversé jusqu’à maintenant 6 millions de dollars par an et se présente comme la seule alternative au piratage.

La semaine dernière, la jeune chanteuse Taylor Swift retirait tous ses albums du site de streaming musical Spotify. En cause, la trop faible rémunération reversée aux artistes. « Je ne veux tout simplement pas perpétuer la perception que la musique n’a aucune valeur et doit être gratuite », avait-t-elle déclarée dans une tribune du Wall Street Journal

La réponse de Spotify ne s’est pas fait attendre. Et c’est son patron Daniel Ek qui a pris la plume sur le blog du site ce 11 novembre. « Taylor Swift a tout à fait raison : la musique est un art et l’art a de la valeur et les artistes méritent d’être payés pour cela », déclare-t-il d’emblée. Et de rejeter l’argument que le site exploiterait les artistes pour se faire de l’argent.

Spotify aurait reversé deux milliards de dollars aux labels et sociétés de distribution d’artistes. Un milliard de royalties de 2008 à 2013 et un autre de 2012 à 2014. « Spotify est le principal moteur de la croissance dans l’industrie de la musique », affirme encore Daniel Ek.

Les abonnés payants ont en majorité moins de 27 ans

La suite du texte est une longue argumentation pour démonter les arguments des contradicteurs de Spotify.

Première idée battue en brèche : faire écouter gratuitement de la musique empêcherait de payer les artistes. A l’inverse, ls site affirme payer pour chaque écoute et financer ce modèle gratuit grâce à de la publicité. En outre, le gratuit serait le seul moyen d’attirer des utilisateurs et de les coinvaincre ensuite de souscrire à un abonnement payant.

Spotify s’enorgueillit ainsi de compter 50 millions d’utilisateurs actifs et 12,5 millions d’abonnés dans le monde. De plus, ces derniers auraient en majorité moins de 27 ans, une population convertie d’ordinaire massivement au piratage. Enfin, 80% de ces abonnés auraient commencé par une formule gratuite. Ce serait bien la preuve que gratuit et payant doivent continuer à coexister.

Deuxième controverse : Spotify payerait tellement peu par écoute que les artistes ne pourraient gagner leur vie avec. Le site prétend pourtant reverser davantage d’argent que les radios américaines. Des stars comme Taylor Swift recevraient même plus de 6 millions de dollars par an.

Troisième et dernière polémique : Spotify ferait baisser les ventes de titres numériques et physiques. Sauf que la situation est la même  dans des pays où Spotify n’est pas présent. Et que certains artistes disponibles sur Spotify réalisent de très bonnes ventes, comme Lana Del Rey ou Daft Punk.

Pour Daniel Ek, le temps où des artistes pouvaient vendre des centaines de millions de disque est révolu. Taylor Swift a bien écoulé 1,2 million de copies de 1989 aux USA lors de son premier week-end mais son album s’est aussitôt retrouvé sur The Pirate Bay. Se retirer de Spotify, s’est se priver d’une source de revenus et se condamner au piratage. « Plus nous grossissons, plus nous vous paierons », conclut à l’inverse Daniel Ek à l’intention des artistes.

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Amélie Charnay