Dans la compétition pour savoir qui sera le premier éliminé dans la course au portail sportif, Sportal a pris une longueur d’avance. La société britannique Pangolin fondée en juillet 1998 par l’entrepreneur sud-africain Rob Hersov a réuni jeudi dernier ses cadres dirigeants pour examiner la situation du volet européen de son réseau de sites sportifs.Le conseil d’administration a estimé que les conditions du marché se sont significativement détériorées depuis la dernière levée de fonds de 8 millions d’euros ?” laquelle remonte pourtant à la fin août. La situation est d’autant plus préoccupante que la société a déjà réduit de deux tiers ses effectifs depuis le début de l’année 2001.
Vivendi dans les starting-blocks ?
En conséquence, les actionnaires de Sportal ont décidé de réexaminer toutes les options possibles. Deux issues sont envisagées, la première consisterait à spécialiser le réseau européen ?” l’Afrique du Sud, l’Asie et l’Australie ne sont pas concernés par la crise actuelle ?” dans la vente de contenus en marque blanche. Sportal n’aurait alors plus à supporter les coûts d’exploitation de ses sites.La deuxième solution est d’adosser Sportal à un groupe multimédia. Son concurrent Sports.com est par exemple affilié à l’américain CBS, détenteur de 18 % du capital de la maison mère Sportsline. De ce point de vue, Sportal part avec l’avantage d’avoir à son capital la holding de Silvio Berlusconi Fininvest (propriétaire de Mediaset), mais aussi le réseau à péage britannique BskyB (5 % du capital de Sportal).Sportal pourrait également se tourner vers Vivendi Universal, qui avait offert 250 millions d’euros à la fin de l’année 2000. Une offre qu’avaient alors rejeté les dirigeants de la société Internet, qui était alors valorisée à 442 millions d’euros. Sans confirmer qu’il s’agisse de Vivendi, Sportal a reconnu être en discussion avec une troisième société pour une reprise des activités.Au siège parisien, les employés évoquent aussi une cession par appartements de Sportal pays par pays.
98 millions d’euros levés
Le montant qui sera retenu pour valoriser Sportal reste inconnu. Et, faute de compromis rapide, Sportal pourrait mourir de lui-même.Le montant des fonds levés et le nombre des investisseurs rendent complexe la cession de Sportal. Ils témoignent aussi de l’ambition d’origine de la société britannique, à savoir devenir un acteur incontournable de l’information sportive tout en étant un pur acteur Internet.En effet, le réseau de sites sportifs a levé 98 millions d’euros depuis sa création en juillet 1998. De nombreux investisseurs sont entrés au capital : Global Retail Partners, Nomura, Andell, Task et 3i en mars 1999, puis Europ@web, J.H. Whitney, Hikari Tsushin, Texas Pacific Group et Zebec Corporation.
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