En 1990, le jeu vidéo ne s’embarrassait ni de morale, ni de cartes graphiques 3D de la taille d’un petit porte-avion. Tout était simple, efficace et carré : Speedball 2 incarne à la perfection l’état d’esprit de cette époque décomplexée où les développeurs recherchaient avant tout à faire plaisir aux joueurs – et non aux annonceurs. Et pour ces hooligans du code qu’étaient les Bitmap Brothers, tous les coups étaient permis, y compris de molester par derrière le légendaire fair-play britannique.
Entre le handball, le hockey et l’UFC, Speedball 2 est le jeu de sport qui a fait baver les « consoleux » pendant des années : seule la puissance d’un Atari ou d’un Amiga arrivait à rendre justice à ce monument de fluidité et de finesse graphique, saupoudré d’une généreuse lampée de sauce aux marrons.
Mettre KO un joueur adverse après des tacles à répétition rapporte autant de points que de marquer un but. Et quand on parle de collectif, c’est de baston dont il s’agit… Brutal et inspiré, Speedball 2 reste inextricablement associé aux cliquetis des joysticks à microswitches de Quickshot (ou au claquement signalant la rupture de leur axe) et aux chapelets d’injures du joueur vaincu. Une icône de l’âge d’or, éternelle et inoxydable.
Pensez juste à passer la serpillière après un match…
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