Le 18 novembre prochain depuis Boca Chica, les équipes de SpaceX tenteront à nouveau l’impossible. Après le cinquième vol de Starship et de Super Heavy le 13 octobre dernier, le lanceur lourd reprendra du service pour venir confirmer l’exploit : rattraper le premier étage avec « Mechazilla », sa tour de lancement et désormais, d’atterrissage.
Le sixième vol arrive bien plus tôt que prévu, non pas que la FAA (Federal Aviation Administration) soit devenue plus souple avec SpaceX, mais parce que la mission reprendra le même profil de vol, et pourra donc exploiter la même autorisation que celle accordée pour le vol numéro 5.
Cependant, quelques modifications seront apportées. Mais elles concernent essentiellement le second étage, autrement dit le vaisseau Starship. Des changements qui formeront l’essentiel des objectifs de ce nouveau tir, en plus de la nécessaire confirmation de l’atterrissage de Super Heavy, dans les bras de sa tour de lancement, pour la deuxième fois.
Starship bientôt apte à se mettre en orbite (et se désorbiter)
Dans un communiqué, SpaceX a mis en lumière les changements qui seront apportés sur Starship, lors de ce sixième vol. Le premier (et le plus important) concerne ses moteurs. Lors de son vol suborbital, les équipes de SpaceX procèderont à un rallumage de l’un des moteurs Raptor. Le but ? Démontrer que Starship peut redémarrer ses moteurs, et donc qu’il pourra, par la suite, se mettre en orbite puis se désorbiter.
À l’heure actuelle, la FAA autorise SpaceX à faire voler son Starship à une altitude et une vitesse frôlant l’orbite, mais sans jamais l’atteindre. Le vaisseau n’ayant pas encore démontré qu’il pouvait se désorbiter, en suivant un processus de redémarrage bien plus difficile en orbite que sur Terre ou en suivant une autre trajectoire (pour une question de pompage de carburant notamment).
En vue de l’échéance serrée entre le vol numéro 5 et ce vol numéro 6, on se doute bien que SpaceX a profité de ne pas changer le profil de vol de son Starship, pour que la FAA n’ait pas à réexaminer la mission pour délivrer un nouveau permis. Cela dit, avec un rallumage de Raptor, la trajectoire de Starship pourrait être modifiée. Il semblerait donc que SpaceX se prépare à réaliser un rallumage sans modification de la trajectoire. Un rallumage très bref, donc.
Préparer le rattrapage de Starship
La seconde différence concerne la protection thermique. SpaceX prévoit de soustraire des tuiles de protection thermique sur son vaisseau, non pas pour se compliquer la tâche, mais pour préparer la future version de Starship qui pourra se faire rattraper par la tour de lancement, à la manière de Super Heavy le mois dernier. Pour cela, il lui faudra des excroissances, qui permettront aux bras articulés de Mechazilla de supporter le vaisseau lors de son rattrapage.
Cela dit, Starship nous a déjà montré que sa résistance à la chaleur, lors de son retour dans l’atmosphère, était un vrai problème. Il se pourrait bien que le vaisseau rencontre donc bien plus de problèmes sur son bouclier thermique que lors du précédent vol. Mais sur ce point, rien d’alertant, car SpaceX contre récupérer le maximum de données avant de passer sur des missions utilisant la deuxième génération de Starship.
Le dernier vol de Starship V1
Effectivement il s’agira du dernier vol d’essai de Starship en V1, avant l’arrivée, sur le vol numéro 7, de la nouvelle génération du vaisseau, en version V2. Le futur Starship 33 sera donc tout nouveau, avec notamment un réservoir de carburant plus grand, une meilleure protection thermique, et des volets redessinés.
Pour que les images soient belles, SpaceX a décidé de changer l’heure de sa fenêtre de tir. Plutôt que de faire décoller Super Heavy au petit matin à Boca Chica, aux États-Unis, il faudra attendre 16 heures, le lundi 18 novembre (23 heures en France).
Pas de lumière rasante et de lever du soleil donc, mais l’occasion, lors du retour de Starship dans l’océan indien, d’obtenir des images au petit matin, normalement aux alentours de 6 heures. Jusqu’à présent, les deux derniers amerrissages de Starship dans l’océan indien se déroulaient de nuit, en suivant le décalage horaire.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.