SOS vidéos

La vidéo est partout. Sur nos téléphones, nos tablettes, nos baladeurs, nos PC, nos box Internet, nos enregistreurs de salon, nos disques durs multimédias, nos lecteurs de DVD et de Blu-ray. Et surtout sur Internet : de Facebook aux portails d’actualités, des sites de vidéos à la demande (VoD) à ceux qui proposent des films en téléchargement plus ou moins légal, en passant par les plates-formes de “ TV de rattrapage ” ou de “ catch-up TV ”, sans oublier les chaînes de télé qui diffusent en direct sur le Web. Et, bien sûr, ceux dont la vidéo est la raison d’être, comme YouTube et Dailymotion. Le mot d’ordre de cette décennie semble être : hors de la vidéo, point de salut.Cette profusion nous enchante et nous affole à la fois. Nous nous gavons d’images animées sur nos différents écrans, mais nous nous heurtons souvent à des incompatibilités lorsqu’il s’agit de les transférer d’un appareil à l’autre. Non pas à cause d’obstacles matériels : des disques durs externes aux câbles USB et des cartes mémoire au Wi-Fi, les moyens de passer d’un PC à un smartphone, à un baladeur ou à un téléviseur ne manquent pas. Non, le principal obstacle est celui des formats vidéo, c’est-à-dire ces fameuses caractéristiques propres à un fichier qui permettent de le lire sur tel appareil mais pas sur tel autre, avec le logiciel VLC Media Player, mais pas avec le Lecteur Windows Media…Ce qui est en cause ici, c’est l’encodage : le codec qui a été utilisé pour numériser et compresser le signal vidéo, et le conteneur dans lequel il a été “ enrobé ”. Même si les fabricants redoublent d’efforts pour que leurs appareils reconnaissent le plus de formats possibles, les utilisateurs sont encore confrontés à de nombreuses incompatibilités. D’où la nécessité, dans certains cas, de réencoder les séquences vidéo.

Une solution : l’encodage

Ainsi, pour lire le contenu d’un DVD transféré d’abord sur PC, puis sur un téléphone mobile, il faut dans la plupart des cas le convertir. Il faut convertir le fichier Mpeg2 en Mpeg4 et au passage réduire la définition d’image, si celle de l’écran du mobile est inférieure aux 720 points par 576 des DVD-vidéo. Autre exemple : pour voir sur son téléviseur une vidéo au format Flash (extension FLV) téléchargée sur Internet, il est bien souvent nécessaire de la convertir dans un format différent, car peu de téléviseurs sont aujourd’hui capables de décoder ce format tel quel.Plusieurs logiciels souvent gratuits – mais pas toujours traduits en français – existent pour mener à bien ces opérations. Nous avons sélectionné les meilleurs d’entre eux, notamment les deux stars de l’encodage que sont Handbrake (en anglais) et XMedia Recode (en français). Et nous vous expliquons comment les utiliser pour convertir vos vidéos afin qu’elles soient lisibles sur les trois principales catégories d’écrans : ceux des PC, ceux des téléviseurs et ceux des smartphones, tablettes et autres appareils mobiles.Dans ce dossier, nous avons essayé d’aborder le plus de cas de figure possibles sans pour autant prétendre à l’exhaustivité, tant le nombre de combinaisons codec-conteneur que vous pouvez être amenés à rencontrer est élevé.Nous espérons toutefois que nos modes d’emploi vous seront utiles, qu’ils vous permettront de franchir les barrières que beaucoup d’entre vous ? nous le savons par les courriers que vous nous adressez ? rencontrent depuis parfois fort longtemps.

On vous explique Wiki

Codeur-décodeur. Composant électronique ou module logiciel utilisé pour l’encodage et/ou le décodage d’un signal audio ou vidéo. Exemple : codecs DivX, Mpeg2, MP3, H.264.

Format de fichiers multimédias propre à un système d’exploitation ou à un logiciel. Le conteneur ajoute un certain nombre d’informations (en-tête et fin de fichier, caractéristiques de structure) au contenu lui-même (signal audio ou vidéo compressé, image, texte…) pour faciliter sa lecture par certains logiciels ou appareils.

Codec et format de fichiers vidéo dérivé du Mpeg4, qui permet de faire tenir jusqu’à 1 h 30 de vidéo en HD sur un simple CD-Rom (700 Mo). Le H.264 est aujourd’hui utilisé aussi bien pour la diffusion sur les téléphones portables que sur les télés HD.

Digital Living Network Alliance
Norme d’interopérabilité permettant l’échange des contenus multimédias entre appareils de marques différentes (ordinateurs, serveurs multimédias, lecteurs vidéo), à travers un réseau local avec ou sans fil, et leur diffusion sur différents terminaux (téléviseurs, chaînes hi-fi, téléphones mobiles).

Copie de vidéos : quels sont vos droits ?

L’utilisation des logiciels qui permettent de copier et transférer sur ordinateur le contenu de disques DVD et Blu-ray est-elle légale ?

Non, car ces logiciels neutralisent, contournent ou suppriment les “ mesures techniques de protection ” de ces disques, ce qui est formellement interdit par la loi et punissable d’une contravention de 4^e classe (soit 750 euros) par infraction.

Le droit à la copie privée existe-t-il toujours ?

La copie privée n’est pas un droit, mais une exception au droit d’auteur, ce qui juridiquement n’est pas la même chose. Cette exception existe toujours, à condition qu’elle n’implique pas le contournement des mesures techniques de protection. C’est pourquoi les ayants droit sont incités à prendre des mesures pour que les bénéficiaires d’exception n’en soient pas privés (par exemple, en rendant l’œuvre disponible dans d’autres formats).

Ai-je le droit de réencoder un fichier vidéo enregistré à la télévision ou capturé sur Internet, pour le lire sur un baladeur ou un téléphone par exemple ?

Dès lors que la source est illicite, la copie privée n’est pas admise et la question du réencodage ne se pose donc pas. Si l’enregistrement d’une émission télévisée est possible, tel n’est pas le cas de la plupart des œuvres cinématographiques ou musicales partagées au moyen de logiciels de peer-to-peer.

Ai-je le droit de mettre en ligne sur un site Internet (Facebook, par exemple) une vidéo soumise au droit d’auteur ? De l’envoyer à un proche ?

Certainement pas sans autorisation de l’auteur. S’il s’agit de vidéos filmées par vous-même, vous en avez le droit, sous réserve de ne pas porter atteinte aux personnes (droit à l’image) ni aux œuvres d’art ou architecturales représentées (droit des auteurs de ces œuvres).

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Christophe Blanc et Benjamin Gourdet