Erkki Liikanen s’étonne. Laurent Fabius se tait. Le commissaire européen chargé de la société de l’information est surpris ?” du moins feint-il la surprise, espère-t-on ?” devant le prix atteint par les licences UMTS qui ” peuvent hypothéquer le développement de la technologie. ” N’est-ce pas la Commission européenne qui avait poussé les états à accélérer les procédures d’attribution ?À Bercy, le ministre de l’économie et des Finances, déjà peu disert depuis qu’il a quitté le perchoir de l’Assemblée, est carrément mutique sur l’échec annoncé de la procédure engagée en France. N’avait-il pas fixé seul les règles du jeu ?Au Parlement, des voix s’étaient fait entendre pour réclamer un débat public sur le coût et la procédure d’octroi des licences. Mais c’est maintenant que l’on aimerait entendre les parlementaires.Martin Bouygues avait été l’un des premiers à exprimer ses craintes face au coût des licences. Question d’habitude, pensait-on alors. Habitué des marchés publics, le groupe Bouygues hésite rarement à faire passer ses intérêts privés pour une cause d’intérêt général. Il faut pourtant reconnaître, aujourd’hui, à ce patron, une certaine prescience. Et un indubitable sens tactique.Car ses prises de position, suivies de son retrait, appellent bien sûr à une remise à plat de l’UMTS. De la part des industriels, pour qu’ils s’accordent enfin sur un calendrier. De la part de l’état, pour qu’il lie le coût des licences aux résultats des opérateurs. Et, enfin, des autorités de la concurrence, pour qu’elles permettent une mutualisation des investissements dans les réseaux de troisième génération. L’UMTS est une chance pour l’Europe. N’en faisons pas le D2Mac des années 2000.
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