On sentait bien un frémissement dans le secteur des nouvelles technologies. L’indice du Nasdaq a pris plus de 20 % au deuxième trimestre 2003, quelques sociétés technologiques, telle Ipass, un opérateur Wi-Fi, se sont risquées à la
cote… avec de beaux résultats. Le montant des investissements réalisés outre-Atlantique est en hausse, et ce pour la première fois depuis le dégonflement de la bulle internet en avril 2000.Ainsi, selon les derniers chiffres publiées par Ernst & Young et Venture One, au deuxième trimestre 2003, près de 4 milliards de dollars ont été investis dans les sociétés non cotées, contre 3,5 milliards de dollars au
premier trimestre.Selon les investisseurs, cette hausse tient autant à un aspect conjoncturel que mécanique. Judith McGarry, spécialiste du marketing chez Partech, un fonds de 850 millions de dollars implanté en Europe et aux Etats-Unis,
commente : ‘ Les marchés publics influencent les marchés privés. Depuis quelques mois, le Nasdaq réalise de belles performances. Aussi, les investissements dans les sociétés non cotées reprennent. A cela il faut ajouter
une sensible amélioration des marchés informatiques : les grands comptes achètent de nouveau de la technologie pour faire face à leurs besoins. ‘
La tendance doit encore se confirmer
Si les investissements dans les jeunes pousses ont repris, ils restent cependant éloignés des niveaux de 2000, où près de 94 milliards de dollars avaient été investis dans l’année. Aussi Philippe Herbert, cofondateur de Partech,
attend-il une confirmation de la tendance : ‘ La contraction des investissements a été si forte que nous sommes revenus au niveau de 1996. Le rebond est mécanique. La poursuite de cette amélioration dépendra des
introductions à venir sur les marchés publics. ‘Mais, contre toute attente, Internet résiste plutôt bien. D’après VentureOne, les investissements dans les logiciels, les infrastructures ou les services (contenu, commerce électronique) liés au Net représentent encore 1,8 milliard
de dollars. En juin dernier, Partech a ainsi participé au tour de table de 4 millions de dollars de Pantero, un éditeur proposant une solution pour unifier les bases de données. ‘ Les dotcoms ne sont plus forcément
bannies par les capital-risqueurs, en partie au vu des bonnes performances boursières de Yahoo! ou d’E-bay ‘, précise Judith McGarry.Reste que l’Europe ne connaît pas le même frémissement. Seuls 709 millions d’euros ont été investis au second trimestre contre 720 millions au trimestre précédent. Aucun secteur n’échappe à la décrue, tant dans les sciences de
la vie que dans le logiciel. Malgré tout, lembellie que connaissent les Etats-Unis fait dire à certains investisseurs que la tendance pourrait repartir à la hausse dans les six mois. A condition que le marché du capital-risque américain confirme sa
consolidation.
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