Le groupe Sopra répète à qui veut l’entendre son ambition ” de réaliser plus de 30 % de son activité hors de France “. Aux paroles succèdent les actes : la SSII vient d’annoncer l’acquisition des sociétés italienne ITI et britannique CS Rand, toutes deux actives dans le conseil et l’intégration du système. La transaction s’est faite en cash et non sous la forme d’une opération publique d’échange.
Soif de croissance externe
Analyste chez Aurel-Leven, Arnaud Fortin évalue le prix payé à moins d’une fois le chiffre d’affaires des entreprises rachetées, alors que Sopra est valorisée à environ 1,2 fois son chiffre d’affaires. En tout cas, Sopra prévoit que CS Rand et ITI réaliseront chacune en 2001 un chiffre d’affaires de 14 millions d’euros.”Ces opérations ne devraient pas diluer les résultats de Sopra “, estime Fortin. Elles ne suffiront pas à étancher la soif de croissance externe de Sopra. Les revenus d’ITI et CS Rand représenteraient à peine 5,3 % des 530 millions d’euros (3,48 milliards de francs) de chiffre d’affaires attendus par la SSII en 2001. Sopra s’appuie sur une base solide, puisqu’en 2000, ses activités hors de France (66,5 millions d’euros) nourrissaient son chiffre d’affaires global à hauteur de 17 %. Il reste une marge avant d’atteindre le seuil des 30 % à l’international.Au contraire de la plupart des technologiques cotées, Sopra Group continue à afficher des ratios à la hausse. Au terme du premier trimestre 2001, il annonçait un chiffre d’affaires consolidé de 122,4 millions d’euros, en hausse de 43,4 % par rapport au 1er trimestre 2000.À périmètre comparable, la croissance est de 21,8 %. Ce n’est donc pas un hasard si Sopra est l’une des rares valeurs de l’indice IT CAC 50 à ne pas faire naufrage. Depuis le début de l’année, l’action a même gagné 6,03 %, tandis que l’indice se repliait de 35,57 %. Le marché a finalement pris conscience de son potentiel.” La valeur s’est bien comportée ces derniers mois, souligne Arnaud Fortin, avec une activité en progression au quatrième trimestre 2000 et au premier trimestre 2001. L’entreprise a démontré sa capacité à gérer des projets de grande envergure. Mais, l’année 2000 n’a pas été excellente : les marges d’exploitation du groupe se sont réduites à 8,3 % alors qu’en 1999, elles atteignaient 11,7 %. “Une valeur opéable Il reste que l’entreprise figure sur la liste des valeurs opéables comme ses concurrentes Steria, Transiciel ou GFI Informatique. La structure du capital a de quoi contrarier un prédateur : Sopra GMT et les fondateurs de la firme contrôlent en effet 47,2 % du capital, aux côtés de la Société Générale (14,1 %). Le flottant s’élevant à 38,7 %, tout reste possible.
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