Sony continue d’étoffer sa gamme de compacts dédiés au vlogging, très prisée des YouTubers, qui parlent à leur audience à la première personne. Après un premier ZV-1 conçu sur la base des RX100, puis un ZV-E10 à optiques E interchangeables, le ZV-1F fait figure de petit frère. Exit les optiques interchangeables, adios le zoom compact, le nouveau venu est plus compact et fait donc appel à une focale fixe.
Étant donné l’usage cible – on tourne l’appareil vers soit pour parler et on filme souvent en voyage ou en intérieur – Sony a fait le choix d’un très grand angle : un équivalent 20 mm f/2.0. Si on perd en polyvalence, on y gagne en robustesse et en compacité. Et on pourrait y gagner en qualité optique. Oui, ce que l’on peut – et on doit ! – attendre d’elle, c’est du piqué et une grande homogénéité, capitale en vidéo. Si on peut accepter des défauts dans les zooms, avec leurs pièces mobiles, les focales fixes se doivent d’être exemplaires. Focale fixe au 21e siècle ne veut pas dire pas de zoom. Mais ils seront des recadrages ou du zoom numérique. Sony fait aussi appel à du recadrage en mouvement : dépourvu de stabilisation mécanique ou optique, le ZV-1F taille dans le capteur pour stabiliser électroniquement.
Derrière l’optique, on retrouve un très classique capteur 1 pouce. Très classique, car il ne s’agit pas des dernières générations en technologie empilée (stacked sensor), mais il s’agit de la génération précédente dite « rétroéclairée » (BSI pour back-side illuminated). Sony promet d’y avoir appliqué son dernier moteur de traitement d’image, comme l’optimisation des tons chairs. Ainsi que les derniers algorithmes de reconnaissance des visages et mise au point sur les yeux. Des technologies capitales pour un appareil qui sera non piloté et parfois tenu vers vous, à bout de bras. Il lui faut, en conséquence, un haut niveau d’automatisation du suivi du sujet. Surfant sur la vague des vloggers et YouTubers pros ou quasi pro, Sony maintien sa fonction « présentation produits » qui gère la mise au point de près et surtout qui maintient le point sur le produit même quand les mains passent devant. Le téléshopping, c’est vous.
4K30p et Full HD 120p
Côté vidéo, pas de surprise : il se cantonne à de la 4K30p ou à de la Full HD 120p pour générer des ralentis x4. En matière d’usages, cela semble coller aux attentes. Et cela s’inscrit bien dans la gamme où il ne peut se permettre de dépasser ses grands frères, plus chers. Mais cela pose tout de même un problème quand on compare ces spécifications avec les smartphones, dont de nombreux modèles offrent de la 4K60p, de la Full HD 240p. Et avec plusieurs modules caméra. Espérons que le duo que forment l’optique (que l’on espère) de qualité et le grand capteur fassent vraiment la différence.
Quant au son, Sony a intégré trois capsules micros numériques tout en maintenant une prise microphone extérieure au format 3,5 pouces.
Écran orientable sur rotule et (enfin !) de l’USB-C
Destiné à vous faire vous cadrer correctement, le ZV-1F dispose évidemment d’un écran monté sur rotule que l’on peut orienter vers soi. Sur les images, la charnière et la pièce maintenant l’écran ont l’air solide. Illustrant que Sony a prévu les usages d’un public débutant et peu soigneux. Bon point pour l’usage sédentaire, la prise Micro USB du ZV-1 fait place à de l’USB C et un micro HDMI. On peut donc se filmer sans fin sur le courant. Ou directement branché sur un PC – le ZV-1F peut servir de webcam, malheureusement limité à du 720P… Pourquoi ?
Pour éliminer les bruit parasites, Sony livre comme sur le ZV-1, une bonnette anti-vent stylée. Oui, vous avez bien lu : la bonnette pour éliminer le souffre du vent est « stylée ». Ce qui veut sans doute dire que tous les animaux à pelage très touffu ont du style. Les yacks apprécieront.
Un mode RAW absent
Appareil résolument vidéo, le ZV-1F peut prendre des photos… en JPEG uniquement. Le mode RAW n’étant en effet pas disponible. Une limitation technique ? Peu probable : cela fait des années que les processeurs d’image de Sony gèrent le RAW ! Cette absence, peut-être pas si capitale dans un produit tourné vers la vidéo, reste un « manque » que l’on doit signaler. Et qui fait mauvaise publicité.
De plus, à 650 euros le compact, c’est assez indigne de Sony. Le géant nippon se prive, au passage, d’un « pont » vers le monde photographique. En permettant à quelques vidéastes amateurs de se faire la main avec le développement RAW de cette petite caméra, Sony aurait pu participer à l’éducation au développement de fichier. Et, peut-être, transformer les utilisateurs en acheteurs de boîtiers Alpha.
Petite précision sur les prix : le ZV-1F est lancé à 650 euros. Si le tarif est moins élevé que celui du ZV-1 à son lancement, ce dernier se déniche désormais à 700 euros. À 50 euros près, prenez le ZV-1. Ensuite, attention aux news américaines, où il est lancé à 499 dollars hors taxes. Selon l’OCDE, la TVA moyenne aux USA est de 8,2% pour 17,1% en France. Ce qui nous fait un tarif de 540 euros aux USA – et nous ferait 599 euros si le même prix de départ était utilisé pour une TVA à 20% sur les produits électroniques. Avec une parfaite parité Euro/Dollar, on pourrait penser que Sony fait chèrement payer l’Europe.
Mais en fait non : le tarif français comprend le grip-trépied connecté GP-VPT2BT. Qui coûte à lui seul 199 euros. Donc s’il est dommage de ne pouvoir dénicher l’appareil sans le grip pour ceux qui en auraient déjà un, pour une fois l’offre européenne (et donc française) semble meilleure.
Le Sony ZV-1F sera disponible à partir du 22 octobre à 650 euros.
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