Il a l’apparence d’un smartphone, les compétences d’un smartphone et peut être utilisé comme tel, et pourtant le Xperia Pro ne doit pas être vu comme un smartphone.
Annoncé à 2500 dollars (comptez autant d’euros en effectuant une conversion et en ajoutant la TVA), en même temps que le fulgurant Alpha 1, le nouveau rejeton de la branche téléphonie de Sony s’appuie sur le terminal le plus haut de gamme de la marque, le Xperia 1 II.
De son prédécesseur lancé mi-2020, il reprend le Snapdragon 865, le format d’écran 21/9, la prise jack (youpi) ainsi que toute la partie photographie – trois modules caméra, équivalents à des 16/24/70mm. Pourquoi un smartphone de 2020 s’affiche à un tel prix ? Parce qu’il s’agit en fait d’un accessoire vidéo déguisé en téléphone.
Émetteur 5G & écran externe OLED dans un téléphone
Équipé d’un modem 5G de la plate-forme Qualcomm, le Xperia Pro apporte la prise en charge des ondes millimétriques (mmWave) ainsi qu’un tout nouveau système d’antennes 5G.
Au lieu de courir sur deux côtés de l’appareil, les antennes du modem sont disposées sur toutes les faces, de manière à offrir une couverture à 360°. Peu importe donc son positionnement, le Xperia Pro offrirait toujours la même qualité de couverture.
Pourquoi un tel micmac autour des antennes ? Parce qu’une des premières missions du Xperia Pro est de permettre une diffusion en temps réel de son flux photo ou vidéo.
Grâce à sa prise Micro HDMI, il peut en effet recevoir le signal de n’importe quel appareil qui dispose d’une sortie HDMI, qu’il s’agisse d’un hybride, d’un reflex, voire d’une caméra professionnelle.
Et c’est là qu’intervient un éventuel second usage : le Xperia Pro peut servir d’écran OLED externe. Plus de deux fois plus grand que les écrans 3 pouces des appareils photo Alpha (son écran mesure 6,5 pouces), il offre une définition 4K pour une surface de cadrage bien plus confortable. Seule interrogation : Sony a-t-il amélioré la luminosité ? Pour avoir testé le Xperia 1 II en extérieur, il s’agissait là d’un de ses points faibles (et les fiches techniques des deux terminaux semblent identiques sur ce point-là).
Embarquant 512 Go de mémoire de stockage (et un emplacement pour carte Micro SD), il semblerait que le Xperia Pro puisse aussi servir d’enregistreur externe, ce d’autant plus que sa mémoire UFS 3.0 est plutôt rapide. Côté résistance aux accidents de la vie, il conserve le verre Gorilla Glass 6 et les certifications IP-65/68 que l’on retrouvait déjà chez le Xperia 1 II.
Qualifications professionnelles
En règle générale, les volumes de vente extraordinaires des smartphones grand public permettent de maintenir assez bas le prix des terminaux. Dans des appareils à 1000 euros, on peut profiter des puces gravées les plus finement du monde, des meilleurs écrans (imaginez une télévision avec la densité de pixel d’un smartphone !), des spécifications parfois meilleures que les ordinateurs (16 Go de RAM, 512 Go de stockage, etc.).
Ce qui explique sans doute le prix assez impressionnant du Xperia Pro, c’est donc moins l’ajout d’une entrée micro-HDMI (qui semble plutôt facile à mettre en place) que les qualifications et garanties professionnelles apportées à l’appareil.
Il a fallu certifier les composants (ce qui explique que la plate-forme est un peu plus « vieille » que les appareils qui vont être lancés en ce début d’année), qualifier et certifier les antennes, vérifier l’intégration logicielle, etc. Bref, garantir aux professionnels que leur routeur 5G – qui peut aussi faire office d’écran et/ou enregistreur externe donc – ne tombe pas en rade au milieu de leur tournage et/ou diffusion.
Un appareil professionnel qui peut aussi servir, ô miracle de la technologie, à passer des coups de fil, récupérer des mails ou jouer à Candy Crush.
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