Nous vous dévoilions, il y a peu, les grandes lignes des spécifications de la PlayStation Portable 2, qui devrait être présentée au Japon dans le courant de la nuit. Nous avons eu la chance de nous entretenir avec des développeurs travaillant actuellement sur des jeux destinés à la nouvelle console. Voici un florilège des dernières informations qu’ils nous ont données et de leurs premières impressions.
« Developer-friendly »
L’arrivée de la PSP 2, événement notable pour les développeurs, suscite chez eux de grands espoirs. Il devrait, enfin, devenir assez facile de réaliser des titres pour la portable de Sony. Nos sources en parlent même comme de la plus developer-friendly de toutes les machines de la firme à ce jour.
Jusqu’ici, la société japonaise n’avait jamais brillé par la simplicité de ses choix architecturaux (hardware) ni par la qualité de ses kits de développement (SDK) ni par celle de ses API (éléments de code mis à la disposition des développeurs). La PlayStation 2 était un véritable cas d’école en la matière. Son lancement avait même suscité une vague de mécontentement dans les studios.
En 2011, les choses ont changé. Une source fiable nous a confirmé que Sony semblait avoir tiré les leçons du passé. Ainsi, l’architecture matérielle de la console a été entièrement conçue aux Etats-Unis. Le fabricant aurait pour l’occasion embauché plusieurs directeurs techniques issus de grands studios américains.
Ergonomie
A l’heure actuelle, aussi surprenant que cela puisse paraître, les développeurs ignorent quelle sera la forme finale de la console. Des prototypes de types slide (« coulissant », comme la PSP Go) et monobloc ont été présentés. Dans le premier cas, il paraîtrait difficile d’utiliser simultanément les sticks et l’écran tactile Oled.
Certains développeurs spéculent ainsi sur le passage à un mode de jeu exclusivement tactile quand la console serait utilisée fermée. Mais la balance semble (sans certitude) pencher du côté d’une conception monobloc. Un choix qui aurait apparemment permis de réduire les problèmes de surchauffe évoqués par de nombreuses rumeurs ces derniers mois.
Les six points tactiles sont capables de gérer différents niveaux de pression, bien que l’on ne sache pas pour l’instant si cela s’applique aux deux surfaces tactiles (sur l’écran et à l’arrière) ou à une seule.
Aucune information n’a été dévoilée sur les batteries qui équiperont la version retail, ce qui coupe court à toute spéculation sur l’autonomie de la console.
Par ailleurs, aucun emplacement de carte SIM n’a été évoqué : il y a donc peu de chances que la PSP 2 intègre des fonctions téléphoniques, lesquelles resteront probablement l’apanage du PSPhone, développé par Sony Ericsson. La présence de deux caméras ouvre la porte à de multiples possibilités, comme le recours à la réalité augmentée dans des jeux.
Puissance de calcul
La PSP 2 est généralement décrite comme « très puissante ». L’intégration d’un processeur ARM confirme la volonté de Sony d’accroître les capacités de sa portable. Sur le marché de la basse consommation, les produits ARM offrent en effet une alternative nettement supérieure aux processeurs Atom d’Intel.
Cependant, les développeurs émettent quelques réserves. Ainsi, sur les quatre cœurs intégrés au processeur, un semble réservé au système d’exploitation, qui tournera toujours en tâche de fond. Pourquoi ? Parce que l’OS gérera, en particulier, la protection antipiratage (contrôle et gestion des clés de chiffrement). Ce cœur, inaccessible au programmeur lambda, sera strictement réservé à ces fonctions, sans que l’on puisse diviser son usage. Une situation qui rappelle celle de la PS3, dont une des unités de calcul vectoriel (SPU) est soumise au même traitement.
Puissance graphique
Sur le plan graphique aussi, la PSP 2 semble avoir tout d’un monstre. Cependant, là encore, un développeur nous a fait part de quelques réserves, mais très particulières et bénignes. Selon lui, la PSP 2 « manquerait de précision » dans son affichage.
Plus exactement, le PowerVR ne prend pas en charge le FP64, un degré de précision en virgule flottante qui sert notamment à gérer les fonctions HDR (pour un rendu très photoréaliste). Le FP32 offre déjà d’excellentes performances, bien que légèrement inférieures en termes de réalisme. L’intégration du PowerVR est une grande victoire pour la société Imagination Technologies, qui a failli disparaître à la suite de l’extinction de la Dreamcast, qui utilisait son produit.
De nombreux périphériques portables dernier cri accueillent désormais cette technologie. Les pilotes du SGX543 viennent par ailleurs d’être repérés dans iOS 4.3. Il est loin le temps où Ken Kutaragi, à l’époque PDG de Sony Computer Entertainment, dénigrait en public l’architecture PowerVR lors de la présentation de la PS2.
Perspectives
Plusieurs de nos contacts se prononcent déjà, sous réserves, sur l’avenir de la console. Certains se demandent si la PSP 2 ne sera pas la dernière portable exclusivement consacrée au jeu. Selon eux, son avantage technique devrait fondre assez rapidement face à ses principaux concurrents dans le marché bourgeonnant des périphériques mobiles (smartphones, tablettes, etc.).
Ces derniers sont soumis à un cycle d’évolution et de révolution techniques qui dure entre un an et demi et deux ans, soit une durée largement inférieure au cycle de vie classique des consoles. De ce fait, le principal avantage à long terme de la PSP 2 devrait résider dans son ergonomie (sticks, boutons), supérieure au tactile seul pour des expériences de jeu sophistiquées, ainsi, naturellement, que dans l’exclusivité et la probable qualité de sa logithèque. Longue vie à la PSP 2 !
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