Pour les constructeurs et éditeurs comme Microsoft et Sony, comme pour les plus grands studios, l’IA générative est perçue comme une technologie capable d’accélérer le développement de jeux vidéo, et donc de réduire des budgets de plus en plus élevés. Il faut maintenant débusquer la bonne manière de l’utiliser.
Ça manque de naturel
Comme tout le reste de l’industrie, Sony tente des choses pour rentabiliser l’IA générative, mais on peut s’interroger sur le premier prototype de bot sorti du PlayStation Studios Advanced Technology Group. Une vidéo de Sharwin Raghoebardajal, directeur de l’ingénierie logicielle chez Sony, a été partagée sur les réseaux sociaux. Il présente un projet de chatbot prenant la forme d’Aloy, l’héroïne de la franchise Horizon, un des piliers de PlayStation.
Développé avec l’aide du studio Guerrilla à l’origine de Horizon, ce bot écoute les questions de l’utilisateur et y répond avec une voix de synthèse, tout en bougeant la tête et les épaules comme un personnage de jeu vidéo (ce qu’elle est à la base !). Parmi les technologies utilisées, on trouve GPT-4 et Llama 3, respectivement d’OpenAI et de Meta, ainsi que les systèmes maison de Sony : Emotional Voice Synthesis (EVS) pour la génération de la voix et Mockingbird pour l’animation du visage.
Il n’y a pas moins naturel que cette démonstration : les réponses sont sans saveur, les mouvements des lèvres donnent l’impression qu’Aloy a une fausse bouche, et le tout a une très nette saveur d’« uncanny valley », cette vallée de l’étrange où les robots essaient de se faire passer pour des humains.
D’après The Verge qui a pu consulter la vidéo dans son intégralité avant sa suppression de YouTube, Sony aurait démontré cette technologie en interne il y a un an, puis présenté une version améliorée durant le Sony Technology Exchange Fair (STEF) qui s’est déroulé à Tokyo en novembre. La démo fonctionne sur un PC, mais elle pourrait a priori tourner aussi sur PS5. D’ici à imaginer l’apparition de chatbots dans tous les jeux PlayStation à l’avenir, il y a un pas qui reste difficile à faire.
D’une part, il faut lui trouver un intérêt en jeu, en dehors de faire la causette. Et puis quel impact sur les développeurs de jeux et les comédiens de doublage ?
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Source : The Verge
