Sony avait déjà surpris le monde de la photo avec les A7 et A7R, deux hybrides au format très compact équipés d’un capteur plein format (full frame, 24×36 mm). Le nouvel A7S reprend exactement le même (petit) châssis, le même design, la même monture E-FE mais se voit doté d’un capteur de 12 Mpix. Cela pourrait paraître iconoclaste quand on sait que l’A7R affiche 36 Mpix au compteur : quel est donc l’intérêt de proposer un appareil avec moins de pixels quand il existe déjà l’A7 avec ses 24 Mpix ? Tout simplement pour viser un autre marché, à savoir celui de la vidéo.
A fond sur la vidéo
Les caméras GoPro, les Canon EOS 5D Mark II & Mark III et le Panasonic GH3 sont les appareils grand public qui ont envahi les plateaux de tournage. Vrais compléments des caméras professionnelles, leur faible coût et leur petite taille facilitent les vues risquées ou en espace confiné. C’est ce marché que cible l’A7S avec, comme atout de poids, un capteur CMOS plein format de 12 Mpix. Cette « faible » définition a deux buts : augmenter la plage dynamique du capteur – la capacité à enregistrer des informations simultanément dans les hautes et basses lumières – ainsi qu’à limiter la quantité de bruit numérique dans les basses lumières.
409.600 ISO !
Sur le papier, l’A7S est impressionnant : Sony annonce un seuil maximum de 409.600 ISO ! Outre l’intérêt en photo, c’est là encore en vidéo que Sony compte marquer des points, puisque la dynamique des capteurs baisse au fur et à mesure que l’appareil s’approche de sa limite maximale. L’A7S promet des images riches en détails même à la lumière d’une bougie – dommage que Stanley Kubrick soit mort, il aurait adoré.
Taillé pour la vidéo…
Outre ce capteur, l’A7S propose quelques raffinements dédiés à la vidéo, comme l’enregistrement ultra HD (mais pas 4K, voir plus loin) sur enregistreur externe via la sortie HMDI non compressée, l’encodage des couleurs 4:2:2 (sur 8 bits), le mode vidéo XAVC-S et toujours les zébras comme sur les A7 et A7R.
… mais pas trop
Quelques manques empêchent cet A7S de devenir « le tueur » des caméras pros. Tout d’abord il n’enregistre pas en 4K cinéma (4096 x 2160 points) mais en 4K TV, c’est-à-dire en ultra HD (3840 x 2160 points). Le mode XAVC-S n’est pas un mode professionnel mais grand public amélioré et l’enregistrement du flux vidéo UHD ne se fait pas sur la carte mémoire mais sur un enregistreur externe qui s’acquiert à part et qui se connecte sur la sortie HDMI.
Pourquoi Sony n’est-il pas allé à fond dans son concept ? Peut-être parce que c’est aussi l’un des premiers vendeurs de caméras professionnelles au monde – bien plus chères (et profitables) qu’un simple appareil hybride qui ne devrait pas dépasser les 2000€ – et qu’il n’avait pas envie de phagocyter trop vite ses propres ventes.
Un Alpha A7 presque comme les autres
Mis à part ses extravagances dans le domaine de la vidéo, l’A7S partage la même fiche technique que les modèles précédents : même écran 921.600 points, même viseur électronique, mêmes commandes, etc. Outre ses performances supposées en vidéo, il pourrait aussi faire des étincelles en photographie, notamment dans les domaines de la photo animalière ou astronomique, où une solide montée en très hautes sensibilités est un avantage de poids.
Ni prix, ni disponibilité n’ont été annoncées pour l’Alpha A7S mais il devrait accoster dans notre beau pays aux alentours de l’été.
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