« J’en ai rêvé, Sony l’a fait », fut l’un des slogans de la marque nippone dans les années 90. Aujourd’hui, c’est ce qu’ont dû s’écrier des millions de photographes en découvrant le nouvel Alpha 7, qui est le premier appareil photo hybride au monde doté d’un capteur plein format. Un appareil qui vient directement faire la nique aux reflex professionnels de Canon et Nikon, mais dans un format plus petit et moins cher.
Le premier hybride plein format (ou presque)
Si on excepte les Leica M – des boîtiers à 6000 € dépourvu de mise au point automatique – les Alpha 7 sont les premiers appareils photos hybrides dotés d’un capteur d’une telle taille : 23,9 x 35,8 mm (24×36), le plein format pour les puristes de la pellicule. Nous parlons « des » Alpha 7 car deux modèles sortent au même moment : l’Alpha 7 tout court, équipé d’un capteur avec 24,3 Mpixel la version Alpha 7R, doté d’un capteur de 36,4 Mpix (comme le Nikon D800 !) et dépourvu de filtre passe-bas. A part une différence de définition (et de rafale : 5i/s pour le 7, 4 i/s pour le 7R), l’Alpha 7 est aussi le seul a disposer d’un autofocus hybride – couplant détection de phase et de contraste. Mis à part ces détails de capteur (et d’autofocus), les deux cocos sont strictement identiques.
Capteur maxi dans format mini
Pesant environ 470 g (avec carte et batterie, sans optique), les Alpha 7 et 7R sont des poids plume dans le domaine des appareils équipé d’un capteur plein format : jusqu’alors, le plus léger était le Canon EOS 6D – 755 g sans optique. Une différence de presque 40% qui s’applique aussi aux optiques : le 24-70 mm f/4 qui sera disponible en début d’année ne pèse que 426 g, à opposer aux 600g du modèle de Canon. Au final, c’est presque un demi-kilogramme (479 g) de moins à porter sur l’épaule. Pour la même taille de capteur et la même qualité d’image.
Écran orientable, viseur électronique OLED
D’un côté les reflex plein format ont l’avantage du grand capteur et du viseur confortable, pratiques en photo; De l’autre les hybrides offrent souvent un écran orientable, idéal en vidéo. L’Alpha 7/7R dispose de tous ces atouts. A son grand capteur s’ajoute un viseur OLED de 2,4 millions de points – presque aussi bon que celui de l’OM-D E-M1. Il profite aussi de l’écran orientable de 921 000 points qui équipe tous les NEX. Le meilleur des mondes en somme.
Taillés pour la vidéo
Outre le savoir-faire – en matière d’encodage notamment – de Sony en vidéo, les Alpha 7/7R disposent, comme les reflex récents, de la griffe MI. Une nouvelle génération de griffe flash qui peut recevoir des adaptateurs pour microphones professionnels, des écrans, etc. A cela s’ajoute une sortie HDMI non compressée, idéale pour les professionnels, puisqu’ils peuvent ainsi, au moyen d’enregistreurs externes, enregistrer le flux vidéo sans aucune compression (chose impossible à faire sur carte mémoire SD). Encore plus fort : la sortie HDMI est compatible 4K/Ultra HD et, pour la première fois, les photographes vont enfin pouvoir diffuser leurs images dans une définition adaptée aux téléviseurs nouvelle génération. Bref, les Alpha 7 (surtout la version 7, avec son autofocus rapide) se positionnent en parfait mélange photo/vidéo.
La limite actuelle : les optiques
Cinq optiques ont été annoncées : un zoom standard 28-70 mm f/3.5-5.6, un zoom plus haut de gamme signé Zeiss 24-70 mm f/4, un 35 mm f/2.8 de Zeiss, un Zeiss Sonnar 55 mm f/1.8 et un 70-200 mm f/4 G. Au lancement de décembre, seuls les 28-70 mm, 35 mm f/2.8 et 55 mm f/1.8 seront disponibles, le 24-70 mm f/4 étant prévu pour janvier/février 2014 tandis que le 70-200 mm f/4 n’a pas de date de lancement précise.
Cinq optiques c’est certes bien pour un lancement. Toutefois, Sony n’a pas eu le courage ou l’envie de partager sa feuille de route pour les deux prochaines années – ce qui aurait rassuré les photographes intéressés par le système. En plus, aucune de ces optiques n’est réellement à la hauteur des excellents capteurs. Certes Sony argue que 10 autres optiques sont prévues jusqu’en 2015 et que les optiques Alpha fonctionnent moyennant un adaptateur. Mais nous aurions aimé plus d’audace sur les optiques – un 35 mm f/2.8 à 1000 € c’est un peu chez considérant que le nouveau 35 mm f/2 stabilisé (!) de Canon ne coûte que 600 euros – et un peu plus de transparence sur le futur de ce système.
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