La seule chose de commune entre ce nouvel Alpha A7R Mark III et son aïeul l’A7R Mark II, c’est un nombre : 42. Aucun lien avec le Guide du voyageur galactique ou l’école informatique de Xavier Niel (dont le nom est inspiré du premier), il s’agit simplement de la définition d’image des deux boîtiers, toujours de 42 Mpix (42,4 Mpix exactement). Pour le reste, le nouvel hybride à capteur plein format de Sony a été totalement remanié, autant en termes d’équipement que de performances.
Super définition et super capteur
Depuis le début – ou presque – de son histoire, la famille des appareils photo hybrides plein format de Sony se découpe en 3 gammes : les « A7 tout court » à définition « classique »(24 Mpix depuis le début) qui représentent l’entrée de gamme, les « A7S », des boîtiers à définition modeste (12 Mpix jusqu’ici) mais super performants en basses lumières et en vidéo et les « A7R » qui sont équipés de capteurs super définis – 36 Mpix pour la première génération et 42 Mpix donc pour les deux suivantes.
La lecture des informations du nouveau capteur est ultra rapide et lui permet de capturer jusqu’à 10 images par seconde et ce pendant 7,5 secondes (76 images consécutives en RAW+JPEG), ce qui fait une grosse différence par rapport à la génération précédente qui était de 5 i/s. Ce gain de rapidité se retrouve aussi dans la mise au point, avec le passage de 25 points (pour l’A7R Mark II) à 425 (!) points de détection de contraste intégré au capteur avec une couverture de 68%. Ce n’est pas du même niveau que l’Alpha A9, mais c’est déjà largement supérieur à l’Alpha A7R Mark II – Sony annonce un AF deux fois plus rapide en basses lumières avec « un suivi deux fois plus précis ». Vu les derniers boîtiers de la marque, on est plutôt confiant quant à ces promesses.
Ce super capteur CMOS 35 mm sans filtre passe-bas profite d’autres améliorations très photographiques, comme une plage dynamique annoncée de 15 diaphragmes et la combinaison d’un nouveau revêtement du capteur, un nouveau système de traitement du bruit et une gestion des RAW sur 14 bit qui devrait plaire aux amateurs de basses lumières. En effet, la génération précédente était décrite comme « mangeuse d’étoile » par les astrophotographes à cause, notamment, d’une gestion moins efficace des basses lumières (RAW 12 bit, etc.). Côté lumière, le capteur travaille nativement entre 100 et 32.000 ISO, des valeurs extensibles à 50-102.400 ISO. Les photographes de paysages regretteront peut-être l’absence de mode natif à 50 ISO ou 64 ISO.
Note pour les photographes amenés à shooter avec des néons ou des écrans dans leur champ de vision, le nouveau système anti-scintillement serait capable, selon Sony, de réduire les effets négatifs en termes de lumière ou de couleurs – balayages apparents, couleurs aberrantes, etc. – quand on shoote à des vitesses élevées (uniquement à 100Hz et 120 Hz, cela dit).
Capteur stabilisé et – enfin ! – Pixel Shift
Le capteur du Mark III est toujours stabilisé mécaniquement – amélioration apporté par la génération Mark II – et permettrait, selon les dires de la marque, de compenser jusqu’à 5,5 vitesses. Ce qui est plutôt bon… et tout à fait nécessaire, compte tenu de la densité du capteur.
La grosse amélioration c’est que cette stabilisation a enfin été détournée pour un autre usage : comme chez Ricoh-Pentax (K-1), l’A7R Mark III peut piloter son capteur pour réaliser plusieurs prises de vue successives et les conjuguer en une image de 42 Mpix de bien meilleure qualité. Concrètement, l’appareil capture 4 images qu’il combine automatiquement pour améliorer la qualité d’image.
Plus précisément, l’appareil prend quatre clichés qui récupèrent chacun les informations de luminance, puis les trois couleurs rouge/vert/bleu afin d’affiner les détails, d’ apporter une correction précise. C’est ce que fait Ricoh avec son Pentax K-1 et le moins que l’on puisse dire c’est que ce procédé est très efficace : il nous tarde de voir ce que cela donne avec un capteur aussi dense !
Méchant processeur
Le Bionz X de cet A7R Mark III est le même processeur que l’on trouve dans les A99 Mark II, les RX100 Mark V, RX10 Mark IV ou le puissant Alpha A9. Une bête de course qui avale des centaines de millions de pixels par seconde au petit déjeuner. Dans le cas de cet A7R Mark III, le processeur ne semble pas utilisé au maximum de ses performances par rapport à l’A9 puisqu’il ne digère « que » 420 Mpix/s contre 480 Mpix chez l’A9 (24 Mpix x 20 i/s) et semble accompagné de moins de mémoire tampon – l’A9 encaisse des rafales de 12 secondes à 480 Mpix/s. Ce qui semble relativement logique puisque l’Alpha A9 est plus haut dans la gamme – il coûte 2000 euros de plus !
Cette petite castration mise à part, le Bionz X offre toujours un super AF et la vidéo 4K professionnelle avec une foule d’options – Hyrid Log-Gamma pour le HDR, S-Log 2 et 3 pour l’étalonnage des couleurs, la Full HD à 100 Mbit/s, etc. – à destination des professionnels. S’il paraît évident que Sony va continuer de cibler les vidéastes avec la famille « A7S », l’A7R Mark III offre déjà une bonne partition dans ce domaine.
Ce, d’autant plus, qu’il filme toujours avec toute la largeur du capteur – pas de recadrage en vidéo – en 4K UHD (3840 x 2160 pix) et qu’en Super 35 (équivalent APS-C), il filme en 5K sous-échantillonnée ce qui devrait produire des images plus piquées qu’avec une simple captation 4K. Petit bonus : en Full HD on peut tourner jusqu’à 120 i/s pour créer d’impressionnants ralentis. Comme ses prédécesseurs, l’A7R III conserve la prise Multimedia Interface (MI) sur la griffe flash et les connecteurs entrée microphone + sortie casque au format jack 3,5 mm.
Equipement plus pros
Si la génération « Mark II » s’était un peu étoffée par rapport à la première génération d’hybrides plein format de Sony, elle restait cependant loin des canons du reflex avec une seule pauvre et petite trappe pour carte SD et une conception moins renforcée que la concurrence plein format. L’A7R Mark III profite des améliorations de son grand frère l’A9 dans ce domaine et profite d’une prise en main similaire, à l’exception de la molette supérieure gauche qui reste l’apanage de l’A9 – mais sinon tous les accessoires sont compatibles, grip inclus.
Il profite ainsi d’un double emplacement pour cartes mémoire dont un seul, malheureusement, compatible UHS-II (comme pour l’A9, le second est bridé en UHS-I pour garantir la compatibilité avec… les Memory Stick) et surtout d’un viseur haute définition. D’une définition de 3,69 Mpix, cette dalle OLED offre un taux de rafraîchissement allant de 60 à 120 Hz – de quoi suivre plus facilement les sujets en mouvement. Pas de mention d’absence de blackout entre deux prises de vue malheureusement, Sony garde cette fonctionnalité unique sur son modèle plus haut de gamme, l’Alpha A9, dédié à la photo de sport/action.
La belle évolution en termes de connectique est l’apparition – enfin ! – d’une prise USB C pour le mode connecté et le déchargement des images. Une prise dont même l’Alpha A9 est dépourvu et qui devrait faciliter le travail de bien des photographes. Et pour les nostalgique du Micro USB, cette prise est toujours de la partie.
Une vraie suite logicielle
Outre les améliorations matérielles, nombreuses, Sony réalise aussi un énorme effort (enfin sur le papier, il faudra tester) du point de vue software avec l’apparition, pour la première fois, d’une suite logicielle complète. Baptisée « Imaging Edge », elle comprend 3 programmes : « Remote » (télécommande), « Viewer » (visionneuse) et « Edit » (édition). Comme leurs noms respectifs l’indiquent, le premier est un logiciel pour la prise de vue connectée – en studio notamment –, le second sert au visionnage et à la sélection des images et le troisième est un logiciel de dématriçage RAW pour « développer » les fichiers numériques. De quoi se passer de tout logiciel tiers dès lors qu’on ne shoote qu’en Sony. Les questions en suspens concernent la qualité (et les performances) de cette suite logicielle de même que sa compatibilité avec les boîtiers antérieurs.
La bonne nouvelle étant que la suite logicielle – dont les liens sont en fin d’article – est gratuite !
La gamme optique s’étoffe encore
En marge de cette annonce, deux optiques arrivent : un 24-105 mm f/4 (SEL24105G) et un téléobjectif de la gamme professionnelle de la gamme G Master, un 400 mm f/2.8 (SEL400F28GM). Les deux optiques sont loin d’être anecdotiques puisque le premier offre un zoom performant (et on espère de qualité) et léger, ce qui manquait dans la gamme Sony – le 24-70 mm GMaster est un peu lourd.
Quant au 400 mm f/2.8 dont nous n’avons pas encore de visuel, sa présence dans l’offre Sony était nécessaire pour convaincre les photographes de sport/action séduits par les performances intrinsèques de l’Alpha A9 mais qui pestaient contre le manque de téléobjectifs professionnels. Mais attention à ceux qui salivent déjà : si le 24-105 mm arrive dès le mois de novembre, le 400 mm f/2.8 n’arrivera qu’à l’été 2018.
– Le Sony Alpha A7R Mark III sera disponible au mois de novembre à 3500 euros.
– Le 24-105 mm f/4 (SEL24105G) sera lui aussi disponible en novembre au tarif de 1300 euros.
– Le 400 mm f/2.8 (SEL400F28GM) sera disponible à l’été 2018 pour un prix non communiqué.
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