Après s’être concentré sur les appareils à capteurs plein format – Alpha A9, A7R Mark III ou encore A7 Mark III – Sony s’occupe un peu de l’APS-C avec un nouveau modèle d’appareil photo hybride : l’A6400. Succédant à l’A6300 lancé il y a bientôt 3 ans, il ne remplace pas l’A6500 qui reste un peu plus haut en gamme. S’il apporte son lot d’améliorations, notamment en matière d’autofocus saupoudré d’IA (lire plus loin), l’A6400 est cependant dépourvu d’un des atouts phares de son grand frère l’A6500 : la stabilisation mécanique du capteur. En faisant l’impasse sur la « stab », Sony se contente ici d’une amélioration électronique et logicielle ce qui lui permet de proposer l’A6400 à 1050 € boîtier nu, un tarif attractif compte tenu des performances et fonctionnalités proposées.
Un AF au doigt et à l’œil
Equipé d’un capteur APS-C de 24 Mpix, l’A6400 perpétue cette définition d’image inaugurée par le NEX 7 en… 2011 ! Point de capteur Exmor R ou RS au menu, mais un « simple » capteur CMOS Exmor, une façon de limiter les coûts de composants. La plage de sensibilités n’a pas à rougir avec une valeur maximale à 32.000 ISO (extensible à 102.400, mais attention au bruit), même si cela reste inférieur au 51.200 ISO de l’A6500.
Ce capteur est équipé de 425 collimateurs de phase qui recoupent à peu près les 425 zones de détection de contraste, le tout couvrant 84% de l’image. Une débauche d’unités de mesure qui permet à l’A6400 de revendiquer un AF agressif – 0,02s – et qui, couplé à de puissants algorithmes de suivi (et de « l’IA »), offre un suivi des sujets qui promet d’être redoutable.
Des bouts d’IA pour ne jamais perdre son sujet
Kenji Tanaka, chef du développement des appareils hybrides, nous l’avait confié en mai 2018 dernier : « L’IA arrive dans nos appareils photo ». Point d’appareil photo intelligent qui prend des photos à votre place, l’IA est ici une série d’algorithmes développés par le biais de méthodes d’apprentissage profond (« deep learning ») par les serveurs de Sony pour reconnaître les sujets d’une scène. Des algos qui s’appuient sur le puissant processeur Bionz X, le monstre de calcul qui motorise les appareils récents de la marque, de l’Alpha A9 au RX10 Mark IV.
A quoi servent cette « intelligence » et cette puissance de feu ? A identifier et suivre les sujets lors des rafales (11 i/s en obturateur mécanique 8 i/s en obturateur électronique) : l’A6400 intègre la dernière version de la mise au point sur l’œil (Eye-AF) qui détecte en temps réel les yeux des sujets et maintient la mise au point dessus y compris lorsque les sujets sont en mouvements. La finesse du système va même jusqu’à la déclaration de l’œil préféré pour la mise au point (gauche ou droit, les aliens à trois yeux ne sont pas pris en charge) avec une fonction de bascule automatique entre l’un et l’autre. Une détection des yeux qui ne se limite pas aux humains puisque les animaux sont pris en charge.
Pas sûr que de vrais photographes animaliers (animaux sauvages) soient intéressés par un appareil non renforcé, mais les amis des chiens et des hamsters devraient apprécier (les chats sont nos ennemis). Outre les yeux, le suivi temps réel (real time tracking) est à même d’analyser les scènes en temps réel pour ajuster la mise au point selon la nature des éléments. Vivement le test pour juger de la pertinence de cette « intelligence ».
Côté fonctionnalités importantes on retiendra la rafale susmentionnée qui digère jusqu’à 116 images en JPEG (46 en RAW), la vidéo 4K avec captation 6K comme sur l’A6500, 120 i/s en vidéo Full HD pour de beaux ralentis, un mode Hybrid Log-Gamma pour le color grading en vidéo, etc. La prise en main et l’équipement restent assez similaire aux autres A6300/6500 : un viseur électronique déporté sur le côté gauche, un écran inclinable à la verticale en mode « selfie » pour les Vloggers (mais attention au micro sur la griffe flash) ainsi qu’une prise jack 3,5 mm pour les microphones – pas de sortie casque malheureusement.
Du côté des limites, outre l’absence de prise casque, on rappelle le capteur qui n’est pas stabilisé, ce qui pourrait être un frein pour les utilisations en vidéo, la stabilisation du capteur ayant largement fait ses preuves.
L’Alpha A6400 sera disponible en Europe à partir du mois de février dans trois versions :
- 1 050 € boîtier nu
- 1150 € avec l’objectif 16-50mm E PZ OSS (SELP1650)
- 1450 € avec l’objectif 18-135mm OSS (SEL18135)
Il faut noter que ces tarifs sont bien supérieurs à ce que vont payer les consommateurs américains : avec la parité euro/dollar actuelle (1 EUR = 1.14001 USD), un A6400 qui se vend à 899$ + taxes aux USA, ne coûte que l’équivalent de 868 euros (avec une taxe à 10%) au consommateur états-unien. L’Europe paye encore et toujours le prix fort…
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