Nous ne pouvons pas vraiment dire que cela nous ait surpris. Jeudi dernier, nous demandions aux lecteurs de 01net., dans le cadre d’un sondage, ce qu’ils pensaient de l’attitude de Free, qui refuse d’envoyer à ses abonnés les messages d’avertissement de la Hadopi. Résultat, quatre jours plus tard : sur 4 133 votants (constituant un échantillon non représentatif de la population), 2 452 estiment que le FAI est dans son droit et que tous les autres devraient faire de même. Ce qui représente plus de 59 % des personnes ayant voté.
Mais il faut ajouter à ce chiffre les 808 internautes pour qui « Free est un héros, le sauveur de nos libertés ». Au bout du compte, 78,88 % des votants approuvent sans réserve la fronde de la filiale d’Iliad.
Ce qui n’empêche pas d’autres lecteurs d’être plus réservés. Plus de 10 % d’entre eux, par exemple, considèrent que Free fait de la provocation pour se faire de la publicité. Un argument qui transparaît dans les commentaires de ceux qui ont préféré s’exprimer par une réponse libre : plusieurs internautes considèrent que la FAI est « dans son droit », mais ils ne sont pas dupes et évoquent aussi une stratégie marketing.
« A la botte des socialistes »
Près de 7 % pensent que Free se comporte de cette manière afin d’obtenir une compensation financière de l’Etat pour l’envoi des avertissements et que, une fois celle-ci accordée, il se pliera à la demande de la Hadopi. « L’industrie musicale veut gratter les particuliers. Free veut sa part du gâteau », affirme un internaute. Un autre pense que le FAI tente de « faire levier » pour compenser des « services Web non neutres ».
En tout cas, vous n’êtes pas très nombreux à juger Free irresponsable. Selon la Hadopi, qui a réagi à la décision de Free, le FAI va priver des internautes du premier e-mail d’avertissement et les empêcher de savoir qu’ils ont été repérés dans le cadre de la lutte antipiratage. Ce qui risque de compliquer leur situation. Seulement 119 personnes suivent ce raisonnement. Plus étonnant, dans les commentaires, quelqu’un admet explicitement l’irresponsabilité de Free, tout en ajoutant : « Mais il a raison. »
Enfin, certains voient plus de politique dans cette affaire : Free donnerait tout simplement dans l’antisarkozisme. « Sarko n’aime pas Free, donc Free ne peut aimer Sarko », « Il n’aime pas Sarkozy », « C’est un héros face à Sarko. » Mais un internaute va encore plus loin : « Il est à la botte des socialistes ! C’est un ripou ! » Ce qui est peut-être un brin exagéré…
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