HP crie victoire. Mais Walter Hewlett, le chef de file des opposants à la fusion, se dit “confiant”. Une chose est certaine, avec un scrutin aussi serré ?” 1 % d’écart selon les
estimations ?”, il faudra attendre des semaines pour connaître le résultat officiel. En France, le débat apparaît moins passionné. Mais l’opinion des décideurs informatiques est nettement plus contrastée. Selon un sondage 01
Informatique-Comm’Back, plus de 60 % des DI se disent opposés à cette fusion.“Il s’agit avant tout d’une bataille de chefs, explique Bertrand de Boissieu, président de l’UTIGroup, l’association française des utilisateurs HP (lire aussi
l’interview de Bertrand de Boissieu, publié mardi 19 mars)). Les utilisateurs ne font que la subir. Ils attendent un service de qualité et des produits qui fonctionnent. Or,
cette fusion les rend méfiants sur ces deux points.” Pour expliquer leur opposition, la majorité des clients HP citent la réduction des fournisseurs et la crainte d’une entreprise trop intéressée par sa rentabilité.
“HP vient d’arrêter le 3000. Qui dit qu’il ne va pas aussi arrêter le 9000 pour ne s’intéresser qu’à l’impression et au grand public ?”, interroge Bertrand de Boissieu.
Il ne faudrait pas que HP licencie dans le commercial
Côté client Compaq, en revanche, l’inquiétude concerne surtout la pérennité des technologies actuelles et la crainte d’un marasme lié aux difficultés d’intégration. “Les offres HP et Compaq sont
proches. La différence, c’est le savoir-faire, l’expérience et la compétence des personnels”, insiste Vincent Destombes, responsable du service informatique de la Compagnie française du méthane.Or, cette fusion arrive à un moment crucial. “Compaq a réussi de gros coups en France : au CEA et pour le Génoscope. La relation client s’améliorait et la confiance revenait, assure Daniel Clar,
président de l’association des utilisateurs de feu-Digital. Il ne faudrait pas que HP commence par procéder à des ruptures dans les relations commerciales. Beaucoup veulent la continuité et pouvoir garder leur interlocuteur ou leur
distributeur habituel.”Une inquiétude qui fait écho à la mauvaise réputation de HP côté services. Dans une étude mondiale réalisée par Interex, son club utilisateur, la France est très à la traîne en matière de satisfaction client. En 2001, seuls 40 % des
utilisateurs estiment avoir une bonne relation avec HP, contre plus de 65 % en 2000. Tous se rejoignent néanmoins pour demander un éclaircissement rapide de la situation.Côté Compaq, pour éviter la période de flottement connue il y a trois ans lors du rachat de Digital. Mais aussi pour confirmer les carnets de route produits qu’avait annoncé le constructeur. “Si cette fusion a
lieu, il faut qu’elle se fasse vite, demande Bertrand de Boissieu. Aujourd’hui, c’est l’attentisme qui prime. Plusieurs clients ont déjà abandonné HP au profit d’IBM.”
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