Une nouvelle tendance est en train d’émerger dans les milieux de créateurs de start-up numériques : le « Social Good ». Issue des milieux philanthropiques américains, elle a pour objectif d’utiliser les technologies de l’Internet au bénéfice de l’intérêt général, de créer des produits ou des services qui apportent des solutions à des problèmes sociaux ou environnementaux, comme la lutte contre la pauvreté, l’accès à l’éducation ou la consommation responsable. Bref, le but est de faire le bien.
En France, cette idée est également en train de prendre de l’importance, comme le prouve la « Social Good Week », une manifestation qui se déroule actuellement du 7 au 15 décembre. Si la première édition, en 2010, n’a pu réunir qu’une trentaine de personnes dans un bar parisien, la troisième édition a pris beaucoup plus d’ampleur, avec une vingtaine d’évènements organisés dans une dizaine de villes françaises. La conférence inaugurale s’est tenue lundi dernier à la Gaîté Lyrique de Paris, et a fait presque salle comble en rassemblant près de 300 personnes d’horizons divers : créateurs d’entreprises, bénévoles, responsables d’associations, militants, activistes, investisseurs, etc.
Foisonnement de projets
Dans cet écosystème en devenir, chacun cherche à nouer des relations, trouver un partenaire, convaincre un investisseur potentiel, ou simplement faire du networking. Les projets foisonnent. « Nous avons créé, il y a 18 mois, le site co-recyclage.com, qui permet de donner ou de récupérer des objets gratuits, dans l’idée de prolonger leur usage plutôt que de les jeter. Nous avons déjà 38 000 utilisateurs pour 14 000 objets échangés », explique Renaud Attal, cofondateur et « CEO ». Sa prochaine étape est déjà toute tracée : il veut créer une offre de services à destination des entreprises et des collectivités pour les aider à recycler leur matériel.
Pour sa part, Arnaud Jacquin n’est pas encore aussi avancé. Il se donne encore quelques mois pour créer son entreprise sous le nom de « Fair eZone ». Mais le projet est déjà assez avancé et fédère une poignée de bonnes volontés. « L’idée est de créer une plateforme de paiement altruiste, facile à utiliser et peu onéreuse au niveau des commissions. Ce type de service pourrait être particulièrement utile aux petits commerçants, aux associations ou aux travailleurs immigrés », explique Arnaud Jacquin, qui compose également des musiques de films par ailleurs.
Solidarité cherche argent
Le nerf de la guerre de tous ces projets reste, évidemment, le financement. Et c’est là où le bât blesse pour l’instant. Car les projets numériques à caractère social ou solidaire n’attirent pas beaucoup d’investisseurs. « Ces projets sont forcément moins rentables que les projets classiques. Mais les opportunités existent », souligne Nicolas Celier, partenaire chez Alven Capital. D’ailleurs, il a créé dès 2011, avec un groupe de personnes, un fonds d’investissement de 5 millions d’euros baptisé « Investir&+ », dédié aux sociétés innovantes « à fort impact social ». D’autres structures sont apparues depuis, tel que le Social Good Lab, un incubateur créé en mars 2013 par la Ville de Paris et le Comptoir de l’innovation, un spécialiste du financement de projets sociaux. Mais cela reste encore léger.
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