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Snapdragon Wear 4100+ : ce processeur pour smartwatch suffira-t-il à sauver le soldat Wear OS ?

Plus moderne et plus puissant que la vieillissante plate-forme Wear 3100, le Snapdragon Wear 4100+ cible les périphériques fonctionnant sous Wear OS. Un OS en quasi mort clinique qui force à se demander sur les efforts de Qualcomm seront suffisants pour le ressusciter.

Qualcomm lance aujourd’hui son nouveau processeur pour les montres connectées, le Snapdragon Wear 4100/4100+. Considérée comme la quatrième génération de puces par son concepteur, il s’agit plutôt de la « vraie » seconde génération : les différences entre les Snapdragon 400 (gen 1, 2014), Snapdragon Wear 2100 (gen2, 2016) et Snapdragon 3100 (gen 3, 2018) étaient en effet assez maigres. Ces trois générations étant toutes basées sur un CPU ARM7 à quatre cœurs gravé en 28 nm.

Le Snapdragon Wear 4100 et sa version améliorée « 4100+ » apportent un grand coup de frais avec un passage à la microarchitecture ARM Cortex-A53 et une finesse de gravure en 12 nm. Un grand bond en avant qui permet à Qualcomm d’afficher des gains importants par rapport à la précédente génération : une puissance CPU et une rapidité d’accès à la mémoire presque doublée (+85% dans les deux cas), une puce graphique x2,5 plus performantes, la prise en charte de deux modules caméras deux fois plus définis que par le passé (2×16 Mpix contre 1x8pix).

Comme par le passé, ce Snapdragon Wear 4100 est accompagné d’une puce qui gère les fondamentaux de la montre (heure, mesure des pas, alarmes, réveil haptique, etc.) pour économiser de la batterie.

Qualcomm est-il allé assez loin ?

Si la gravure en 12 nm offre une belle amélioration par rapport au 28 nm de la génération précédente, Qualcomm rate le passage en 7 nm qui aurait eu un impact encore plus grand – pour des raisons de coûts et/ou de disponibilité de chaîne de production voire de format de puce (packaging) ?
Mais ce qui surprend aussi, c’est que Qualcomm s’en est tenu à « ce bon vieil » ARM Cortex-53 comme architecture processeur. Lancée en 2012, cette microarchitecture a certes fait ses preuves, mais elle a été supplantée en 2017 par l’ARM Cortex-A55 qui fait gagner autant sur le plan de l’économie d’énergie (+15%) que sur la puissance pure (+18%). Qui sont les deux éléments clés d’une montre.

Si le temps de développement a peut-être forcé les concepteurs de la puce à s’appuyer sur l’existant, vu l’état de Wear OS, on ne peut que regretter que Qualcomm n’ai pas pu mettre toutes les armes du côté de sa puce pour marquer les esprits. Car entre les montres d’Apple, de Samsung et de Garmin, aucun des trois grands (qui pèsent presque 80% du marché mondial en volume) n’utilisent de puce Qualcomm. Ni Wear OS d’ailleurs.

Où est Wear OS ? (Réponse : à la morgue)

Entre le paiement d’une licence aux spécialistes des montres Fossil pour une technologie « exclusive » et le rachat de FitBit (toujours en train d’être évalué par l’autorité de la concurrence américaine), Google n’est pas resté complètement les bras croisés côté acquisition des technologies et peut-être l’arrivée d’une puce bien plus puissante pour son OS mobile permettra à Google de réveiller Wear OS.

Ou plutôt de le ressusciter : aucune des montres fonctionnant sous Wear OS n’a jamais réussi à séduire le marché et pour l’heure le système de Google est, au mieux, en stase, au pire en mort clinique. Car même des partenaires de la première heure se sont détournés d’Android Wear (devenu Wear OS en 2018). Ainsi, Samsung utilise désormais son système maison Tizen.

Et ce ne sont pas les annonces de lancement de Qualcomm qui vont nous redonner la foi. Les deux premières montres annoncées sous Snadragon Wear 4100 sont la Xiaotiancai Z6 (un modèle pour enfant) et une future TicWatch de mobvoi. Des marques qui ne pèsent pas lourd sur le marché mondial…

Espérons pour Google que la plate-forme Snapdragon Wear 4100+ soit suffisamment intéressante du point de vue technologique pour lui permettre de sauver son soldat Wear OS…

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