Voilà bien une annonce étrange : aujourd’hui le PDG de Qualcomm annonce la seconde génération de puces haut de gamme pour PC, le Snapdragon 8cx Gen 2. Alors que la « Gen 1 » est pour l’heure une vraie arlésienne – nous n’avons jamais pu mettre la main sur le Surface Pro X, la seule machine intégrant cette puce en Europe à l’heure actuelle… – nous étions plus qu’intéressés lorsque Qualcomm nous a présenté cette puce sous embargo.
Mais il y a un problème : si nous avions été séduits par l’approche de la première génération – ARM dans le PC, Microsoft qui joue le jeu, premiers prototypes prometteurs, etc. – la seconde génération nous laisse un drôle de goût. Car s’il y a bien un tampon « Gen2 », cette puce n’a pourtant sur le papier rien de nouveau. Confus après la conférence de presse virtuelle, nous l’avons été encore plus lorsque nous avons reçu les fiches techniques : c’est tout bonnement identique.
Même CPU Kryo 495, même GPU Adreno 680, même ISP (processeur d’image) Spectra 390, même DSP Hexagon 690, etc. Et même modem 5G X55, même partie Wi-Fi 6, même procédé de fabrication en 7 nm. Si le communiqué de presse met en avant des compatibilités avec des besoins professionnels – prise en charge du Windows Hypervisor – en réalité cette prise en charge était déjà une réalité en février annoncée par les ingénieurs de Microsoft.
Donc mis à part des améliorations de fréquences que Qualcomm ne nous a pas communiquées, impossible de faire la différence entre la Gen 1 et la Gen 2. D’autant plus que Qualcomm ne nous a fourni aucun graphique de comparatifs de performances autre que des parallèles avec des puces Intel. Donc pour l’heure, à moins d’une explosion de fréquences, le Snapdragon 8cx Gen 2 est plus un moyen pour Qualcomm de communiquer à nouveau sur sa super puce pour PC ARM qu’un vrai nouveau processeur. Ce qui nous amène à nous poser une autre question.
Où sont (toutes) les puces ?
Si nous attendons de pied ferme plus de précisions quant aux différences intrinsèques entre les deux générations de 8cx, nous souhaitons vraiment pouvoir tester la puce. Et pas uniquement le 8 cx Gen 2, mais aussi le 8cx Gen 1, et les Snapdragon 7c et Snapdragon 8c. Ces deux dernières puces qui ont été annoncées lors du Snapdragon Summit en décembre dernier n’ont pour l’heure été adoptées par aucun acteur du monde du PC.
En ce qui concerne le Snapdragon 8cx Gen 2, nous espérons avoir plus de chance qu’avec la Gen 1 : après Microsoft et sa version custom « SQ1 », le Galaxy Book S de Samsung et le Lenovo Flex 5G tous trois insaisissables en France, Acer annonce aujourd’hui la disponibilité prochaine de sa première machine équipée avec cette puce, le Spin 7.
Et Qualcomm d’annoncer que HP prépare aussi une machine dédiée aux pros. Bien mieux représentés en France que les trois précédentes marques, espérons qu’Acer et HP rendront bel et bien leurs machines (réellement) disponibles sous nos latitudes afin de voir si, oui ou non, les promesses d’endurances, de performances et de compatibilité de la nouvelle puce pour PC ARM sous Windows sont tenues.
Car ARM a le vent en poupe : des Mac aux supercalculateurs, le jeu d’instructions britanniques commence à faire de l’ombre au x86 des traditionnelles puces d’Intel et AMD. Qualcomm est la tête de pont de cette tentative de conquête d’ARM dans le PC.
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