Imaginez que vous discutez avec un ami de votre envie d’acheter une nouvelle machine à café, et que quelques minutes plus tard, vous recevez des publicités en ligne pour des machines à café. Coïncidence, ou preuve que vos appareils connectés vous espionnent ? Les experts en sécurité de Kaspersky tentent de démêler le vrai du faux.
Nos appareils nous écoutent-ils en permanence ?
Récemment, deux entreprises (CMG et Mindshift) ont affirmé que les smartphones et téléviseurs intelligents les aidaient à reconnaître des mots-clés prédéterminés dans les conversations. Ces dernières seraient ensuite utilisées pour créer des audiences personnalisées et des publicités ciblées auprès des utilisateurs. Si le ciblage publicitaire est une pratique courante que l’on peut expliquer techniquement, il n’en est pas de même pour l’écoute active des objets connectés.
Depuis, Mindshift a effacé discrètement de son site les messages marketing concernant cette pratique. De son côté, CMG a aussi supprimé son article de blog dans lequel elle mettait en avant ces pratiques et a présenté ses excuses. L’entreprise a également apporté des clarifications, précisant qu’il n’y avait aucune écoute clandestine impliquée et que les données de ciblage provenaient « des médias sociaux et d’autres applications ».
Les deux sociétés mettaient en avant dans des publicités ces pratiques comme des arguments de vente pour leurs clients. Des affirmations maladroites qui selon les spécialistes en sécurité de Kaspersky ne reflètent pas la réalité.
Les chercheurs rappellent que tous les systèmes d’exploitation modernes indiquent clairement quand le micro est activé et qu’une écoute continue sur des appareils mobiles viendrait vider la batterie à grande vitesse. De plus, ils précisent « qu’analyser constamment les flux audio de millions d’utilisateurs nécessiterait une puissance de calcul massive et serait une folie financière, puisque les bénéfices publicitaires ne pourraient jamais couvrir les coûts d’une telle opération ».
Et les assistants vocaux ?
Le but des assistants vocaux étant de répondre à des requêtes que vous exprimez, les appareils écoutent déjà les commandes vocales. Cela concerne aussi bien les smartphones que les enceintes connectées et les téléviseurs connectés.
Selon Amazon, Alexa est à l’écoute du mot d’activation et n’enregistre et n’envoie les enregistrements vocaux dans le cloud qu’après avoir entendu le fameux mot et jusqu’à ce que l’interaction soit terminée. L’enregistrement ne serait donc pas permanent. Les données enregistrées par Alexa servent cependant au ciblage publicitaire et le géant de l’e-commerce ne s’en cache pas.
Il en va de même pour les assistants vocaux d’Apple et de Google. En effet, les conversations enregistrées par Siri sont parfois écoutées par des humains. Selon les géants du web, cette pratique vise à résoudre des problèmes techniques et former de nouveaux algorithmes, entre autres. Mais là encore, ce sont les recherches vocales ou l’historique des achats qui est utilisé et non des enregistrements qui viendraient d’une écoute permanente.
Le cas particulier des logiciels espions
Kaspersky rappelle que le seul cas avéré d’écoute permanente concerne les espionnages ciblés d’une personne par une autre. C’est par exemple le cas de certains conjoints jaloux, de concurrents commerciaux ou d’agences de renseignement. Un véritable piratage qui nécessite l’installation de logiciels malveillants sur le smartphone de la victime.
Le meilleur moyen de se protéger de ce genre de menace est de désactiver l’autorisation du microphone pour toutes les applications qui n’en ont pas besoin sur smartphones et tablettes. Sur votre ordinateur, vous pouvez aussi contrôler les logiciels qui peuvent accéder au microphone dans les paramètres d’autorisations sur Windows et macOS.
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La désactivation de l’assistant vocal sur votre smartphone et de la commande vocale sur votre téléphone est également un moyen efficace de se prémunir d’une quelconque surveillance. Quant au plus sensible des appareils dans le domaine, l’enceinte intelligente, le meilleur conseil est sans doute de ne pas en avoir.
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Source : Kaspersky
