Les menaces de Donald Trump se font un peu plus précises. Pendant une conférence avec les représentants républicains, le président américain a critiqué les grands noms de la tech US qui font fabriquer leurs puces à Taiwan. Apple, AMD, Broadcom, Nvidia et Qualcomm s’appuient en effet sur les lignes de production de TSMC où sont fabriqués les composants les plus à la pointe du progrès et de la finesse.
Taiwan dans le viseur de Donald Trump
« Dans un avenir très proche, nous allons imposer des droits de douane sur la production étrangère de puces électroniques, de semi-conducteurs et de produits pharmaceutiques pour rapatrier la production de ces biens essentiels aux États-Unis », a affirmé le nouvel homme fort de la Maison Blanche. « [Ces entreprises américaines] nous ont quittés pour aller à Taïwan ; nous voulons qu’elles reviennent ».
Et pas question de jouer de la politique du carnet de chèques, comme avec son prédécesseur et le programme CHIPS Act, qui a alloué 52 milliards de dollars à des entreprises pour qu’elles fabriquent des puces sur le sol US. « Nous ne voulons pas leur donner des milliards de dollars comme ce programme ridicule de Biden qui a distribué des milliards à tout le monde », a expliqué Trump dans son style inimitable. « Ils ont déjà des milliards de dollars. Ils n’avaient pas besoin d’argent. Ils avaient besoin d’un incitatif ».
Et cet « incitatif » n’est autre que des droits de douanes supplémentaires : « ils ne voudront pas payer une taxe de 25 %, 50 % ou même 100 % ». Ce sera en tout cas beaucoup plus élevé que les 2,5 % actuels, comme le rappelle Bloomberg. Le hic, c’est que construire des usines demande du temps et des investissements importants, cela ne se fait pas en l’exigeant d’un coup de menton. Dans l’intervalle, les consommateurs américains peuvent craindre une inflation importante des prix sur les appareils électroniques.
Selon une étude de la Consumer Technology Association (CTA) réalisée l’an dernier, en imposant des taxes d’importation de 60 % sur tous les produits venant de Chine, cela aboutira à une hausse moyenne de 46 % des prix sur les ordinateurs portables et les tablettes, de 40 % sur les consoles, et de 37 % sur les smartphones. Il sera d’ailleurs intéressant de voir comment Nintendo compte se tirer de ce guêpier alors que le prix de la Switch 2 sera (sans doute) révélée le 2 avril.
Des exceptions à ces droits de douane sont toujours possibles. Tim Cook, allié et soutien de Donald Trump, espère ainsi que son ralliement évitera à Apple de subir ces augmentations qui s’annoncent très difficiles pour les affaires. Les États-Unis restent le premier marché mondial pour le constructeur informatique. Durant le premier mandat de Trump, le CEO d’Apple avait su finement jouer sa partition pour échapper aux taxes d’importation. Y parviendra-t-il pendant le second ?
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