Après l’explosion, la stabilisation : alors qu’on a vu jusqu’à cinq modules caméra sur un seul smartphone, le nombre de ces modules par appareil se stabilise. Tandis que les volumes de vente de ces modules baissent de 27 % en un an à cause des différentes crises – pénuries d’autres composants, confinements, guerres, etc. Le volume des ventes reste confortable, avec tout de même 1,13 milliard de capteurs mobiles vendus au premier trimestre de cette année.
La tendance est non seulement baissière en volume, mais aussi en nombre de modules par smartphone. Selon une étude du cabinet TrendForce, les smartphones à quatre modules arrière ou plus sont en baisse depuis 2020, stabilisés à 21 % des terminaux vendus. Loin d’ajouter des modules à ne plus savoir qu’en faire, les constructeurs consolident leurs offres à trois modules : ce genre d’appareil représente 44 % des volumes de vente. Ce qui se fait au détriment des appareils à un seul module, qui ne représentent plus que 10 % du marché.
Consolider et améliorer la qualité d’image
Loin d’être négative, cette tendance de stabilisation marque une maturité du segment. Un parallèle pourrait ici être fait avec les débuts de l’ère de la photo numérique, où les constructeurs se battaient davantage sur le nombre de mégapixels que sur la qualité d’image. Or, il y a deux ans, on était en plein « boom » de l’ajout de modules caméra – dont certains parfaitement inutiles comme l’optique macro du Realme X3 SuperZoom, qui ne méritait pas d’exister.
Après avoir buté contre les limites de la montée en définition – notamment le pouvoir de résolution des optiques – les constructeurs d’appareils photo s’étaient calmés. Selon TrendForce, il semble bien que cela soit aussi le cas chez les fabricants de smartphones. Le cabinet note que « les performances photo et vidéo restent les (principales, ndr) fonctionnalités pour faire la promotion des terminaux ». Et que, de ce fait, ils sont attachés à « mettre en avant la plage dynamique, la photo de nuit et d’autres scénarios ». En clair : moins de modules caméra, mais une recherche d’une plus grande qualité d’image. Ce qui est une excellente nouvelle.
Des optiques, des algos et des puces
Ce d’autant plus que, comme le souligne le cabinet, cette amélioration de la qualité d’image n’est possible qu’en « renforçant non seulement les performances optiques du module caméra, mais aussi au travers d’algorithmes et de logiciels ». Une réalité qui pousse, comme on l’a vu avec Oppo et Vivo, les marques très orientées photo « à investir dans leurs puces (d’image) auto-développées ». Le développement de processeurs maison permettant en effet aux constructeurs de se « reprendre le contrôle de la qualité d’image », comme nous l’expliquait le chef de la division photo d’Oppo, Simon Liu. Et les partenariats avec les champions européens de l’image renforcent cette dynamique.
Bien le nombre de modules caméra se stabilise, la course à l’innovation continue. Si le nombre de pixels utiles reste aux alentours de 12 Mpix, les capteurs se densifient pour affiner le traitement du signal (Samsung est à 200 Mpix !) et deviennent aussi de plus en plus grands (le 1 pouce a fait son retour l’an dernier). En marge des capteurs, les optiques, les processeurs et les algorithmes jouent, eux aussi, un rôle majeur dans les progrès. Mais dans ces trois domaines, les informations sont malheureusement beaucoup plus rares…
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Source : Image Sensor World