La Smart, icône automobile des années 90, fait son retour sur scène. Micro-citadine à deux places à l’origine, elle a toujours eu des difficultés à être rentable.
Après s’être associé à Renault pour tenter de l’imposer, Mercedes a changé de partenaire en 2019. C’est désormais avec le chinois Geely que l’Allemand coopère au sein d’une coentreprise dédiée. Trois ans après la signature de cet accord, la première voiture issue de la collaboration des deux marques voit le jour, il s’agit de la #1, prononcez hashtag un. Présentée en avant-première mondiale, ce jeudi à Berlin, nous avons eu la chance de la voir de près. Nous vous proposons donc d’en faire le tour avant son arrivée sur le marché à l’automne.
Entre le dernier modèle de Smart en 2014 et celui d’aujourd’hui, il y a une sacrée différence… la taille. En effet, à la petite citadine qui n’avait besoin que d’une demi place pour se garer succède un SUV nettement plus imposant.
Pour tout dire, il ne s’agit pas d’une totale surprise, Mercedes ayant déjà fait part de ses intentions lors du salon IAA de Munich en septembre dernier en dévoilant le concept de la #1.
Quelques mois plus tard, les lignes n’ont pas vraiment bougé et le SUV compact qui a été officiellement présenté reprend une grande partie de ce qui avait été montré à l’automne.
Originale, mais toujours élégante
Les lignes ne sont donc pas radicalement nouvelles, mais elles donnent tout de même le ton d’un véhicule original. Mercedes, à la manœuvre sur le design, ne s’est pas gêné pour imposer sa patte. On retrouve notamment le bandeau lumineux avant et arrière, qui s’inscrit sur toute la largeur du véhicule, et que la marque à l’étoile affectionne tant sur ses modèles 100% électriques.
Néanmoins, force est de constater que par rapport aux dernières productions très sages de Stuttgart, cette Smart a le mérite d’être originale. Pour autant, elle n’en oublie pas d’être élégante, en témoignent ses poignées de porte affleurantes. Ni même futée : les poignées sortent de leur cachette à l’approche du conducteur et laissent entrevoir un léger faisceau lumineux pour lui faciliter l’ouverture.
La planche de bord est aussi l’œuvre du studio de design de Mercedes, mais c’est là le seul apport de la marque à l’étoile pour l’intérieur de la Smart. Car, dès lors que l’on soulève la robe de la #1, c’est Geely qui reprend la main. C’est le cas par exemple sur l’habitacle qui associe un petit écran de 9,2 pouces, pour le conducteur, et un grand écran central de 12,8 pouces Full HD.
Le système est propulsé par un Snapdragon 8155, la dernière puce Qualcomm dédiée à l’automobile. En revanche, côté OS, le constructeur chinois a opté pour un système propriétaire, certes basé sur Android, mais unique. D’ailleurs, Smart croit tellement dans la pertinence de son logiciel qu’il a choisi pertinemment de ne pas le rendre immédiatement compatible avec CarPlay et Android Auto. Un choix pour le moins osé.
En revanche, le constructeur a choisi de faire reposer une partie de la connectivité de son véhicule sur l’application. Celle-ci permet, en plus d’avoir des indications sur l’état de la batterie ou de programmer la recharge, d’ouvrir la voiture, grâce à une ID propriétaire. Cette application permet non seulement d’oublier sa clé à la maison, mais aussi de partager son véhicule avec les personnes de son choix en leur donnant l’accès à sa #1 et la possibilité de la démarrer.
Enfin, mention spéciale pour la partie audio. Le système acoustique de la #1 a été confié à Beats et repose sur 13 haut-parleurs, un caisson de basse et un ampli.
De nouvelles ambitions au niveau des performances
La première Smart commercialisée en 1998 embarquait un trois cylindres de 45 ch. Vingt ans plus tard, le moteur électrique à propulsion du SUV affiche 272 ch (200 kW), et un couple de 343 Nm. Un autre monde…
Du côté de la batterie, Smart a opté pour un pack de 66 kWh ce qui devrait lui offrir en théorie une autonomie comprise entre 420 et 440 km (WLTP). La voiture étant toujours en cours d’homologation, ces valeurs pourraient légèrement fluctuer.
Quant à la recharge, la Smart pourrait accepter une puissance de 150 kW, plutôt intéressante donc, mais à ce jour elle ne pourra pas profiter de tarifs avantageux sur le réseau Ionity.
En effet, bien que Mercedes fasse partie des membres fondateurs du consortium, Smart est une entité juridique indépendante et ne participe pas au financement du réseau de charge rapide.
Un terrain d’entraînement pour Mercedes
L’objectif de Mercedes avec la Smart #1 est de proposer un véhicule plus accessible que ceux qui figurent dans son catalogue, mais pas seulement, il s’agit aussi de tenter quelques expériences du point de vue du modèle économique.
Ainsi, Smart prévient qu’il n’y aura qu’un tarif unique par finition, peu importe le marché concerné et qu’il ne sera donc pas nécessairement utile d’essayer de négocier chez son concessionnaire.
D’ailleurs le canal de vente privilégié de cette #1 n’est plus physique. Certes, il y aura quelques Smart dans des concessions Mercedes, mais le constructeur veut privilégier les ventes en ligne sur ce modèle. L’acheteur sera invité à configurer sa future voiture en ligne avant de choisir son mode de paiement (leasing ou achat), et d’opter pour une livraison à domicile ou en concession.
La #1 sera déclinée en deux niveaux de finition : Pro et Premium. Les prix officiels n’ont pas encore été dévoilés, mais ils devraient se situer en dessous de ceux de l’EQA, probablement entre 35 000 et 40 000 euros. Les précommandes pour la Smart #1 débuteront en septembre, quant aux livraisons, elles sont prévues pour janvier 2023 en France.
La nouvelle Smart n’a plus grand-chose à voir avec le pot de yaourt des années 90, c’est une certitude. Le SUV 100% électrique de 2022 pèse une tonne de plus que son prédécesseur. La #1 est une voiture qui répond sans doute aux goûts de l’époque, à l’opposé du concept original.
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