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Slack porte plainte contre Microsoft et son outil Teams pour concurrence déloyale devant Bruxelles

La messagerie interne attaque le géant américain de la tech pour ses pratiques anticoncurrentielles. La Commission européenne doit déterminer maintenant si elle ouvre ou non une enquête.  

David contre Goliath 2.0 ça donne Slack contre Microsoft. La start-up californienne vient de déposer une plainte pour concurrence déloyale devant la Commission européenne, mercredi 22 juillet, contre la multi-nationale de l’informatique. Le chef d’accusation ? Forcer la main des utilisateurs de la suite de bureautique Office à adopter l’outil Teams – le concurrent direct de Slack.

Blocage volontaire de la suppression de Teams ?

Slack estime que Microsoft abuse de sa position dominante en combinant Teams avec ses autres logiciels Word, Excel, PowerPoint ou encore Outlook, largement diffusés. Microsoft « oblige des millions de clients à installer [Teams], bloque sa suppression et cache le coût réel pour les entreprises » utilisant Office, estime Slack dans un communiqué. La start-up représenterait une « menace pour l’emprise de Microsoft sur les e-mails professionnels [avec Outlook, NDLR] » et par ricochet, « sur la main-mise de Microsoft sur les logiciels d’entreprise ». 

« Nous sommes convaincus des mérites de notre produit mais nous ne pouvons ignorer les comportements illégaux qui privent les clients de l’accès aux outils et aux solutions qu’ils souhaitent », a ajouté un porte-parole de Slack.

C’est pourquoi Slack souhaiterait que l’Union européenne force le géant américain à vendre Teams comme un produit à part et non comme partie intégrante de sa suite Office. 

Pour Microsoft, Slack est mauvais perdant

En réaction, Microsoft s’est déclaré disposé à fournir des informations complémentaires à la Commission européenne et à répondre à toute question si toutefois une enquête était ouverte.

« Nous avons créé Teams pour associer la faculté de collaborer à la faculté d’être connecté par vidéo car c’est ce que les gens veulent », a réagi un porte-parole de Microsoft, cité par l’AFP. « Avec la Covid-19, le marché a porté Teams à des niveaux records tandis que Slack a souffert de son absence de visioconférence. Nous nous engageons à offrir aux clients non seulement le meilleur des dernières innovations, mais aussi une grande diversité de choix dans leur façon d’acheter le produit et de l’utiliser », a-t-il poursuivi.

L’institution a confirmé avoir reçu la plainte de Slack. Elle devrait l’examiner selon ses procédures habituelles, a indiqué à l’AFP une porte-parole de la Commission. À elle ensuite de décider si elle ouvre officiellement un dossier. 

En 2013, une amende de 561 millions d’euros 

Les affaires autour de la position dominante des géants de la tech s’accumulent sur le bureau de la Commission. En 2018, Bruxelles a ainsi infligé sa plus grosse amende à Google, de 4,34 milliards d’euros, pour avoir abusé de la position dominante d’Android.
Pour sa part, Microsoft avait écopé en Europe en 2013 d’une amende de 561 millions d’euros pour avoir imposé pendant 14 mois son navigateur Internet Explorer aux utilisateurs de son système d’exploitation Windows 7. Microsoft sera-t-il jugé coutumier du fait ? 

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M. S.-R. avec AFP