Selon le dicton fameux, les cordonniers sont les plus mal chaussés. On n’ira pas jusqu’à dire que l’industrie informatique est la plus mal ” site-webisée “, mais elle l’est sans doute indignement par rapport à ses prétentions. Un ” leader des solutions e-business ” peut-il se permettre de présenter un site mal ficelé ? Apparemment, oui.On ne compte plus les sites de fournisseurs qui laissent perplexes lorsqu’on les découvre. Ici, ce sera un site à la navigation ésotérique et dépourvu de plan, là, un moteur de recherche défaillant, dans ce troisième, des textes réduits à des notules publicitaires, quand on ne sera pas affligé par un graphisme moyenâgeux, une réalisation indigente ou une dernière mise à jour remontant… à plusieurs semaines.Inversement, on ne sera pas moins agacé par ceux qui conçoivent leur site comme une superproduction pyrotechnique avec menus glissants, roll-overs tournoyants et débauche d’animations Flash.A l’heure où taper Machin.com est devenu un réflexe dès lors que l’on entend parler de la société Machin, le site Web est devenu la plus capitale des vitrines de l’entreprise. Elle doit bien entendu en exposer clairement l’activité, les produits ou l’actualité, mais aussi être le reflet de sa culture. Amateurisme, négligence, déséquilibre seront immédiatement sanctionnés.Car peu importe au visiteur les dissensions internes, les nécessaires économies ou la faillite des prestataires qui expliquent toujours les piètres réalisations : il lui est seulement difficile d’être spontanément convaincu par le professionnalisme et la maîtrise des nouvelles technologies de l’entreprise. Et il est tellement simple de cliquer sur le bouton ” Skip Intro ” et d’aller voir si le site d’un concurrent ne serait pas plus engageant…Prochaine chronique le jeudi 4 octobre 2001
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