Les universités françaises qui proposent déjà des formations techniques diplômantes ou qualifiantes en ligne se comptent sur les doigts d’une main. Pourtant, on décèle dans ce léger frémissement, la volonté des pionnières de renforcer rapidement leur catalogue d’e-formations continues (les formations initiales en ligne restent anecdo- tiques). Les responsables pédagogiques plébiscitent la flexibilité, le gain de temps – sur les trajets, entre autres – et la possibilité de dispenser un enseignement à la carte.De nouvelles universités suivront ce mouvement. D’autant que Jack Lang, ministre de l’Education nationale, a annoncé, à l’occasion de la rentrée scolaire, la création de cinq universités virtuelles publiques, et qu’un appel d’offres doté d’une enveloppe de 18 millions de francs vient d’être lancé. Les universités lorraines, bretonnes et du Pays de la Loire y ont déjà répondu. Elles comptent créer chacune leur cybercampus.Bien entendu, aucun palmarès n’est encore envisageable. Mais certaines universités se distinguent déjà. Ainsi, entre 1998 et 1999, la faculté des sciences de Limoges a-t-elle mis en place trois cyberformations sous forme continue ou initiale. Elles préparent à un (DU1) pour ceux qui ne possèdent pas le bac, à un DEUST(2), ou encore à une MST(3) dans le domaine des NTIC. A l’université de technologie de Compiègne (UTC), c’est un DESS(4) de concepteur-rédacteur de documents techniques qui est dispensé depuis trois ans via le net.Sont venus s’ajouter une formation au cycle préparatoire d’ingénieur (également proposée à distance par l’université techno- logique de Montbéliard-Belfort) et un DU bac + 2 de conception et animation de sites internet. Nancy-II offre, pour sa part, une série de modules en ligne, allant du commerce électronique à l’initiation aux SGBD et au langage SQL, par exemple. Enfin, impliquées dans Resafad (Réseau africain de formation à distance), qui forme des enseignants des pays du Sud aux outils multimédias, les universités du Maine, au Mans, et Louis-Pasteur, à Strasbourg, étendront cet enseignement au public français l’année prochaine. Il reste que mettre en place ces formations diplômantes en ligne revient relativement cher.La fourchette des coûts est très large, et fonction du degré de sophistication des cours mis en ligne (pages HTML sobres ou animations en applet Java). Philippe Perrey, chargé de mission de la formation ouverte à distance à l’université de Nancy-II, estime que le budget d’une formation oscille entre 100 000 et 600 000 francs.(1) Diplôme universitaire : spécifique aux différentes universités. Il existe des DU de premier, deuxième et troisième cycles, allant du simple certificat au cursus complet, très divers quant à leur durée et au domaine d’études.(2) DEUST : diplôme d’études universitaires scientifiques et techniques – premier cycle.(3) MST : maîtrise de sciences et techniques – deuxième cycle.(4) DESS : diplôme d’études supérieures spécialisées – troisième cycle.
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