Les reflex numériques se multiplient sur le marché. Et ils sont de plus en plus abordables. Mais comme il faut souvent les doter d’optiques et de flashs spécifiques, la facture s’alourdit très vite…
Si les photographes occasionnels peuvent parfaitement se contenter d’un appareil compact, les amateurs passionnés comme les professionnels préfèrent de loin les modèles de type reflex. D’abord, parce que leur système de visée permet de voir exactement l’image prise par l’objectif. Ensuite, parce que l’on peut changer d’objectif, pour s’adapter à différents types de prises de vue (portait, paysage, macro, téléobjectif, etc.). Enfin, parce que ces appareils disposent de commandes manuelles (molettes, sélecteurs, etc.), bien plus pratiques que les menus affichés sur écran.Les premiers reflex numériques restaient réservés aux professionnels en raison de leurs tarifs vraiment très élevés, mais il n’en est plus de même aujourd’hui : on trouve des boîtiers nus à partir de 1200 euros (et même à moins de 1000 euros sur Internet !) et l’offre s’est considérablement élargie, ce qui permet à des amateurs de sauter le pas. D’autant que la définition des capteurs actuels autorise l’impression de photos au format A3 sans perte de qualité, ce qui convient pour 95 % des besoins.
Un marché peu mature Pour les professionnels et les passionnés qui disposent déjà d’un reflex argentique et des accessoires associés, le problème est plus complexe, car la compatibilité avec les objectifs 24 x 36 traditionnels est toute relative. En effet, la taille physique des capteurs (CCD ou CMOS) étant inférieure à celle de la pellicule argentique, l’adaptation d’un objectif 24 x 36 sur un reflex numérique se traduit par une augmentation de la focale qui peut atteindre 1,6x. Ainsi, un objectif très grand-angle de 18 mm en argentique se transforme en un modeste 28 mm une fois greffé sur un reflex numérique : une focale déjà trop importante pour les photographes paysagistes. Cette limitation tend à confirmer que le marché du reflex numérique n’a pas encore, loin s’en faut, atteint sa maturité…
EOS 300D, de Canon L’appareil de l’amateur passionné.
Premier reflex véritablement grand public, l’EOS 300D a séduit de nombreux amateurs lors de sa sortie.
S’il est désormais supplanté par le Nikon D70, il demeure une valeur sûre, surtout pour les possesseurs d’objectifs argentiques Canon EF. Compte tenu de la taille du capteur, les objectifs argentiques subissent une augmentation de focale de 1,6x. Un atout pour les photographes animaliers, qui voient ainsi leur téléobjectif de 300 mm transformé en 480 mm, mais un handicap pour les spécialistes du paysage qui devront investir dans un coûteux objectif de 15 mm pour obtenir un grand-angle de 24 mm.
La prise en main de l’EOS 300D est agréable et séduira le photographe débutant. Le passionné en revanche risque d’être gêné par certaines restrictions, comme l’obligation d’utiliser la même molette pour régler la vitesse et le diaphragme ou l’impossibilité de régler manuellement les paramètres de mesure de la lumière.
Points forts Rapport qualité/prix Facilité d’utilisation
Points faibles Une seule molette de sélection Esthétique peu flatteuse
Prix
1250 euros boîtier nu
Le choix de L’Ordinateur individuel : D70, de Nikon Le meilleur rapport qualité/prix.
Annoncé à un prix public de 1200 euros boîtier nu, mais disponible à moins de 1000 euros sur Internet, le Nikon D70 est l’appareil idéal pour l’amateur passionné.
Doté d’un capteur CCD de 6,1 millions de points, il accepte tous les objectifs argentiques Nikon à la norme DX, auxquels il applique un coefficient multiplicateur de focale de 1,5x. Ainsi, un 28 mm se transforme en 42 mm une fois greffé sur le D70. L’appareil est proposé en kit avec un excellent zoom 18-70 mm (équivalent 27-105 mm au format 24 x 36) pour 1500 euros. Les images réalisées sur mire et en extérieur montrent une précision excellente et un bon piqué.
La prise en main est agréable et l’accès aux réglages plus pratique que sur l’EOS 300D de Canon, notamment grâce à la présence de deux molettes de sélection. La finition est également plus flatteuse sur le D70 que sur l’EOS 300D.
L’autofocus, très réactif, rivalise avec celui de l’EOS 10D de Canon. En revanche, le viseur optique n’affiche que 94 % environ de la surface réelle du capteur. De fait, sur les 6,1 millions de points du capteur, on en utilise que 5,7 millions ! Ce problème est inhérent à tous les reflex à l’exception du E-1 d’Olympus. Le verre de visée est en revanche l’un des plus agréables que nous ayons testés. Le rappel du collimateur autofocus est clairement identifiable. On apprécie aussi la possibilité d’afficher une grille en surimpression. Très pratique par exemple pour placer les points forts d’une image au croisement des lignes de tiers ou pour s’assurer que l’horizon est bien horizontal dans les photos en bord de mer.
Points forts Excellent rapport qualité/prix Excellente ergonomie Bonne précision des images Système de visée précis et agréable Autofocus très réactif
Point faible Anciens flashes non compatibles
Prix 1200 euros boîtier nu
E-1, d’Olympus Il couvre 100 % du champ de vision.
C’est le seul reflex dont l’optique a été pensée pour le numérique. Pas question donc de récupérer des objectifs argentiques : il faut s’équiper entièrement ! Le problème, c’est que la facture est lourde : le E-1 coûte 2 100 euros sans objectif et 2 600 euros avec un zoom 14-54 mm (équivalent à un 28-108 mm en 24 x 36). Trop cher pour le grand public, il vise les professionnels et les passionnés prêts à sacrifier leur ancien matériel pour investir dans un nouveau système 100 % numérique.
En outre, la prise en main de ce reflex ‘ tropicalisé ‘ (le boîtier peut être utilisé par tous les temps) est excellente. Les molettes d’accès aux fonctions et la disposition des boutons sont idéales et l’on apprécie le bruit limité de l’obturateur. Autre atout, le E-1 dispose d’un système de dépoussiérage du capteur par ultrasons très efficace.
Mais le plus impressionnant, c’est sans aucun doute le viseur optique : c’est le seul modèle de notre sélection à couvrir 100 % du champ de vision, ce qui permet d’exploiter les 5 millions de points qui composent le capteur CCD au format 4/3. Le piqué des images réalisées avec le zoom 14-54 mm est excellent. Le couple capteur/optique fait des miracles à basse lumière, les images en sensibilité 800 Iso étant à peine bruitées ! Enfin, sans rivaliser avec celui de l’EOS 10D de Canon, l’autofocus est nerveux.
Points forts Objectif conçu pour le numérique Couverture du viseur de 100 % Système antipoussière Appareil ‘ tropicalisé ‘
Points faibles Prix élevé Pas de flash interne
Prix 2 100 euros boîtier nu
EOS 10D, de Canon Boîtier ergonomique et robuste.
L’EOS 10D souffre de sa comparaison avec l’EOS 300D, le reflex numérique grand public de Canon. Même capteur de 6,3 mégapixels, même logiciel interne, même système autofocus, mais un prix supérieur de 500 euros ! Il serait pourtant restrictif de comparer les deux appareils sur les seules bases techniques.
La qualité de fabrication du 10D est bien meilleure que celle du 300D (coque en alliage de magnésium contre plastique). L’ergonomie largement supérieure grâce aux deux larges roues de réglages des paramètres de prise de vue ; la motorisation plus efficace avec trois images par seconde sur huit vues consécutives, sans oublier les sélecteurs de réglage manuels de la mesure de lumière. Autant de paramètres qui, s’ils peuvent paraître totalement inutiles pour l’amateur, s’avèrent indispensables pour le passionné ou le professionnel.
En fait, l’appareil a davantage à craindre du Nikon D70. Si l’EOS 10D séduit sans conteste ceux qui disposent déjà d’objectifs Canon, le photographe souhaitant repartir de zéro aura intérêt à se tourner vers le D70, tout aussi performant et nettement moins cher.
Points forts Ergonomie Qualité de fabrication
Point faible Prix élevé
Prix 1900 euros boîtier nu
*ist D, de Pentax Très compact et léger.
Destiné aux photographes exigeants, le *ist D séduit d’emblée par la qualité de la finition. L’appareil est très compact et plus léger que la plupart des modèles concurrents. L’accès aux commandes est agréable, mais la croix de navigation dans les menus de l’écran LCD aurait mérité d’être un peu plus grande. Détail appréciable : le testeur de profondeur de champ, indispensable pour juger de la zone de netteté est placé juste à côté du déclencheur, ce qui le rend très accessible.
Le principal souci rencontré lors des tests concerne la mise au point avec le zoom ‘ transtandard ‘ fourni (zoom allant du grand-angle à la grande focale). En studio, sous éclairage de type ‘ lumière du jour ‘, l’autofocus ne parvenait à faire le point ni sur la mire de précision, ni sur la mire colorimétrique, deux sujets pourtant bien contrastés.
Visiblement, ce modèle de Pentax souffre d’un problème de firmware (logiciel interne) assez inquiétant. C’est regrettable car nous n’avons rencontré aucun problème en extérieur, l’autofocus se montrant très véloce, y compris dans le suivi de sujets en mouvement.
Points forts Ergonomie Excellente finition Compacité et poids
Point faible Autofocus capricieux
Prix 1690 euros boîtier nu
SD10, de Sigma Austère mais efficace.
Ce modèle signé Sigma se distingue de ses concurrents par le fait qu’il intègre un capteur Foveon. Contrairement aux capteurs classiques monocouches, qui filtrent les informations de couleur via des filtres disposés en mosaïque sur la surface, le Foveon intègre trois couches superposées de 3,4 millions de pixels sensibles respectivement aux rouge, vert et bleu.
En théorie, on dispose donc des mêmes informations qu’un capteur de 10,2 millions de pixels. En pratique, si la précision mesurée sur mire dépasse celle des capteurs de 3 mégapixels classiques, elle ne s’avère pas supérieure à celle des Canon 10D ou Nikon D70 dotés de capteurs de 6 mégapixels. Quant à la taille de l’image, elle atteint tout juste 2 268 x 1512 points en définition maximale. Le SD10 est très austère, tant sur le plan esthétique qu’ergonomique.
Son maniement est toutefois agréable et l’accès aux commandes aisé. La compatibilité avec tous les objectifs Sigma est un réel plus, les optiques de la marque offrant un rapport qualité/prix imbattable. On regrette l’absence de flash interne, mais ce qui gêne le plus c’est l’impossibilité d’enregistrer les photos autrement qu’au format Raw propriétaire. Une restriction qui, si elle satisfait les professionnels, est incompatible avec une utilisation grand public.
Points forts Ergonomie Large gamme d’objectifs compatibles
Points faibles Enregistrement en mode Raw uniquement Pas de flash interne
Prix 1700 euros boîtier nu
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