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Six baies Raid Fibre Channel sécurisées pour le SAN

Les réseaux de stockage de technologie Fibre Channel réclament des sous-systèmes disques performants. Au cours de ce comparatif, nous avons évalué six baies selon les critères de configuration, de supervision et alarmes, de sécurité, de performances, et de capacité d’évolution. Le FastT200 HA, d’IBM ; et le MetaStor E2400, de LSI Logic, sont en tête du classement.

pour les réseaux de stockage sous Windows NTAu c?”ur des réseaux de stockage de technologie Fibre Channel, le sous-système disque est le composant matériel qui fait toute la différence. Dans ce comparatif, nous avons évalué les performances de six baies intelligentes destinées à être raccordées à un réseau SAN de manière sécurisée pour des applications stratégiques. Nous avons testé la baie PowerVault 660F, de Dell ; le Virtual Array 7100, de HP ; le FastT200 HA, d’IBM ; le MetaStor E2400, de LSI Logic ; le Vivant S200, de MTI ; et le FibreArray AA 12, de Raidtec.Au terme de nos tests, nous recommandons le modèle FastT200, d’IBM, pour les réseaux de stockage en environnement Windows NT. Son rapport qualité-prix est alors exemplaire. Il faut noter que ses résultats sont très proches de ceux de la baie E2400. À cela rien d’étonnant puisque les deux modèles possèdent les mêmes composants physiques, IBM revendant en OEM le modèle E2400, de LSI Logic. Si l’on en croit les deux constructeurs, les deux produits diffèrent toutefois sur quelques caractéristiques : le nombre maximal de disques et de grappes Raid gérés, les systèmes d’exploitation compatibles, le paramétrage du cache, le prix public… Au final, IBM possède un petit avantage.Lors de ce banc d’essai, nous avons soumis l’ensemble des baies à des épreuves de rapidité. Deux groupes de force légèrement inégale apparaissent. Les baies d’IBM, LSI Logic et MTI arrivent en tête, dans un mouchoir de poche. Celles de Raidtec et de Dell, moins puissantes, suivent à une courte encablure. Les écarts de rapidité sont manifestes mais faibles. En revanche, les prix des configurations testées vont du simple au quintuple, entre la machine la moins coûteuse ?” le PowerVault 660F, de Dell ?” et la baie la plus chère ?” le Virtual Array 7100, de HP. Les conditions du contrat de garantie expliquent, en partie, cette situation.HP inclut, par exemple, dans sa prestation l’installation de la baie et une garantie de trois ans sur site, avec intervention au lendemain de l’appel. Quant à MTI, sa solution SAN in-a-box intègre deux commutateurs Brocade à 8 ports FC chacun, fort coûteux. Nous avons ensuite éprouvé la résistance aux pannes de ces systèmes disques. Sur notre demande, les constructeurs ont livré leurs baies en doublant tous les éléments vitaux : le contrôleur Raid, l’attachement FC au serveur, les ventilateurs, les alimentations électriques et le bus interne. Certains constructeurs ?” HP, LSI Logic, MTI ou Raidtec ?” poussent alors le souci de disponibilité jusqu’à autoriser la modification du microcode (firmware) de la baie sans interrompre la production.Chaque baie a été reliée à notre serveur de test au moyen de deux liens FC. Ce mode de raccordement correspond à un SAN sécurisé où il existe deux chemins entre les serveurs et la baie, cette dernière étant usuellement raccordée à deux commutateurs FC redondants.

Une reprise de l’activité réussie pour presque tous les modèles

Nous avons débranché le lien FC actif, alors que le serveur écrivait sur la baie, et observé le résultat. Sur les modèles d’IBM, LSI Logic, MTI et Raidtec, le trafic prend docilement le chemin de secours. En revanche, avec la baie Dell, nous n’avons constaté aucune reprise de l’activité. Nous avons alors échangé notre serveur d’origine Bull par un Dell PowerEdge 2450 fourni par le constructeur. La reprise d’activité a eu lieu. Dell explique sobrement ce dysfonctionnement : “Notre baie PowerVault 660F n’est certifiée qu’avec les serveurs de Compaq, Dell, HP et IBM. ” Quant à la baie de HP, elle n’a pu être testée car le logiciel AutoPath, nécessaire sur le serveur, n’est pas encore disponible sous Windows NT.En ce qui concerne la sécurité, on notera également que le FibreArray AA 12, de Raidtec, est le seul à ne posséder ni cache protégé en miroir ni sauvegarde par batterie, là où ses compétiteurs bénéficient d’une autonomie d’au moins trente heures. Raidtec avertit d’ailleurs qu’un onduleur doit protéger la baie dans les situations les plus exigeantes.

Des difficultés dans la mise en ?”uvre

Au chapitre de la mise en ?”uvre, quelques difficultés inattendues sont survenues. Ces six baies disposent des outils ad hoc pour une configuration et une administration à distance, à condition toutefois, pour la baie de Raidtec, d’effectuer l’emplette du logiciel SANfinity. Quant à l’administration via le port RS232, seul le modèle de Dell ne l’autorise pas.De plus, son logiciel a été perturbé par la présence d’un contrôleur Mylex dans notre serveur Bull, car la baie PowerVault 660F intègre des contrôleurs Raid de même marque. Dès lors, le logiciel s’est montré incapable d’associer le bon contrôleur à la bonne machine. Pour pallier cette lacune, Dell nous a fourni un serveur PowerEdge 2450 pour nos tests fonctionnels. Le contrôleur Mylex a également perturbé la découverte de la baie Vivant S200, de MTI. Mais ce dernier a résolu le problème grâce à une mise à jour du firmware de sa carte Raid Mylex. Quant à la baie Virtual Array 7100, de HP, sa configuration a été particulièrement délicate. Ses contrôleurs Raid doivent être paramétrés via leur port RS232 afin d’indiquer quel système d’exploitation accède à la baie. Une fois la connexion établie, une série de commandes est encore nécessaire. La découverte de la baie est donc loin d’être automatique, au contraire de ses concurrentes.Il faut souligner que la configuration de la protection Raid diffère grandement selon les baies. Le modèle de HP n’accepte, pour l’instant, que du Raid 1, son gestionnaire automatique des niveaux de Raid n’étant pas encore disponible. La baie de Raidtec n’intègre pas le Raid 3 et ne permet pas d’accroître la taille d’un volume Raid, une fois celui-ci en production. Pourtant, les plus flexibles, les baies de LSI Logic et d’IBM acceptent même la modification dynamique du niveau de Raid d’un volume de stockage. Mais aucun modèle n’autorise d’allouer manuellement de la mémoire cache pour chaque grappe Raid.Par ailleurs, les outils logiciels fournis pour le contrôle des baies s’avèrent particulièrement hétérogènes. Ceux de LSI Logic et d’IBM permettent de suivre les performances des contrôleurs Raid. Mais ceux des baies de HP et de MTI analysent les performances des disques. Quant aux baies de Dell et de Raidtec, elles ne fournissent de statistiques qu’une fois complétées par des logiciels qui ne nous ont pas été fournis ?” Iometer, pour le premier ; et Volume Manager, pour le second. Pour la surveillance de l’activité des baies ?” entrées-sorties, volumes logiques et débits ?”, les outils de Dell (avec Volume Manager), HP, IBM, LSI Logic et MTI fournissent des statistiques en temps réel. Ce que ne propose pas Raidtec. Son logiciel RaidMan remonte uniquement des informations sur les lectures et les écritures sur les disques.

Une capacité de stockage de 540 Go à 4 To

L’homogénéité se retrouve uniquement en ce qui concerne la visualisation graphique des composants internes de la baie. HP, IBM, LSI Logic et Raidtec disposent d’outils adaptés. Plus limitée, l’interface Web de MTI ne représente que les disques. À la traîne, Dell ne propose pas de graphique, mais c’est le seul à fournir un assistant de configuration qui, de surcroît, se montre très efficace. Pour ce qui est de la gestion des alertes, dans tous les cas, lorsqu’un événement survient, le composant en cause est indiqué. De plus, une alerte sonore se déclenche, exception faite des baies de HP et d’IBM. La baie Raidtec bénéficie, dans ce cas, de son écran à cristaux liquides en face avant qui permet de gérer directement les événements.Il reste le critère le plus délicat compte tenu des indications ?” hétéroclites ?” des constructeurs : la capacité d’évolution. Avec des disques de 36 Go, la capacité de stockage totale varie de 540 Go sur le VirtualArray 7100, de HP, à 4 To sur le PowerVault 660F, de Dell, une fois celui-ci chaîné à sept unités d’extension. Si les contrôleurs Raid gèrent ?” en théorie ?” un grand nombre de disques, il est indispensable que la mémoire cache soit dimensionnée en conséquence. Les stratégies des constructeurs sont alors totalement divergentes. Dell propose un cache de 512 Mo par contrôleur pour 112 disques. À l’opposé, HP livre un cache extensible à 1 Go pour 15 disques. Plus raisonnables, LSI Logic ou MTI limitent le nombre de disques à 30 ou à 36 par contrôleur pour un cache de 128 Mo.Selon LSI Logic, “il est possible de s’appuyer sur la mémoire du serveur “. ” La FastT200 a été prévue pour 100 disques. Elle est annoncée pour 30 disques. Avec deux contrôleurs Raid, elle monte à 60 disques. On garantit ainsi les meilleures performances, quel que soit le système d’exploitation”, dit-on chez IBM.

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Nicolas Belot